Sunday, May 24, 2020

UNE DEUXIEME COHORTE DE GRADUES A L’UNIVERSITE DE LIMONADE | Alce M. Henry


Ce 24 Mai 2019 a amené la cérémonie de graduation de la deuxième cohorte d’étudiants du Campus Henry Christophe de l’Université d’Etat d’Haïti à Limonade (CHC-UEH-L).

Par l’accomplissement de cet acte, cette entité de l’UEH compte introduire sur le marché du travail, des étudiants de la promotion 2013-2018 repartis dans les filières d’études suivantes : les Sciences de l’agriculture, d’Informatiques, de l’Education (chimie, biologie, physique, mathématiques), de Géographie (Aménagement du Territoire et Environnement) et de Génie civil. Sans oublier les étudiants en Sciences Humaines et Sociales qui ont vu boucler leurs études de premiers cycle universitaire en Sociologie, Psychologie, Travail social et Science Politique, outre que ceux en Beaux-Arts (arts visuels et musique). A l’exception des apprentis médecins qui doivent encore attendre la fin de leur cursus d’études pour procéder au couronnement d’un tout premier groupe de gradués.

Ces activités de clôtures d’études de ce vendredi ont été prévues entre 10 heures et midi. Et ce fut sous un air festif, sous un auspice de réjouissance et de grands accomplissements que tout se déroulait, du prélude musical aux dernières paroles prononcées.
En cette occasion si importante dans l’histoire du plus grand centre universitaire du pays, le Président du conseil de gestion, le Professeur Audalbert Bien-Aimé n’a pas caché sa satisfaction au moment qu’il s’adressait à la communauté universitaire de Limonade et au grand public participant à cette deuxième cérémonie de graduation du campus. Le successeur du Professeur Jean-Marie Théodat croit que l’université doit être porteuse de solution dans la crise haïtienne trop longtemps perdurée. Et se montre persuadé que le campus universitaire dont il est le Responsable est sur la bonne voie en ce qui concerne sa contribution et son engagement envers le pays.

De son côté, Justafort Jules qui est le premier étudiant licencié de cette promotion de 2013-2018 et du même coup le lauréat de ladite promotion a été cet étudiant en agronomie sur qui le dévolu a été jeté de parler au nom des gradués en cette occasion combien solennelle. Ainsi, il n’a pas manqué au moment de sa prise de parole de rappeler le rôle de l’université en tant que génératrice de savoir, de s’assurer de la formation des professionnels dont le pays a vraiment besoin. Le natif de Cerca-la-Source a aussi plaidé pour une intégration totale de l’université de Limonade au conseil de l’UEH. Selon lui, le campus Henry Christophe est toutefois maltraité en raison de sa non-proximité par rapport à la capitale. Si bien qu’après 7 ans de fonctionnement en tant qu’entité de l’UEH, cet établissement n’a toujours pas sa place au sein du conseil de l’Université d’Etat d’Haïti (C-UEH). Ainsi, l’ingénieur agronome a ajouté que : Nous sommes fiers d’être le fruit de ce grand arbre qu’est le Campus Henry Christophe de l’UEH à Limonade. Une citadelle de savoir. Cependant, ce qui nous rend assez souvent triste, c’est parce que cet arbre si productif dépend de la pluviométrie de Port-au-Prince. Sans oublier son cri d’alarme poussé au regard des étudiants qui sont obligés de quitter le pays en raison des difficultés d’intégration du marché du travail en Haïti.

Il faut ajouter que cette cérémonie a été déroulée en présence des personnalités importantes au sein du grand corps de l’Université d’Etat d’Haïti dont le vice-recteur aux affaires académiques, le professeur Hérold Toussaint qui a eu aussi ses mots à dire en la circonstance. On pouvait aussi compter dans l’assistance des figures de proue dans la vie socio-politique du pays, qui y étaient conviées à titre de parrain de promotion ou suivant des invitations particulières. Il faut préciser que ces nouveaux gradués du Campus universitaire de Limonade sont tout simplement récipiendaires d’un certificat de fin d’études pour l’instant et auront droit à leur diplôme de licence après rédaction et soutenance de leur mémoire de fin d’études.

Après seulement 7 ans de fonctionnement, l’université de Limonade a déjà mis sur le marché du travail des cadres pouvant affecter l’administration publique, privée et non-gouvernementale. Elle compte déjà pas mal d’étudiants qui sont en train de compléter leur formation supérieure au niveau de maitrise tant en Haïti qu’à l’étranger, alors qu’on enchaine avec la construction des zones résidentielles au sein même de l’université.

A rappeler que le Campus universitaire de Limonade a été un cadeau de la République Dominicaine dans sa contribution à la reconstruction d’Haïti après le séisme de Janvier 2010 qui a secoué la côte Ouest du pays et emporté la vie de plusieurs centaines de milliers de nos compatriotes.

Alcé M. Henry
Journaliste

Monday, May 18, 2020

MON DRAPEAU (PEAU-PEAU), MON JOLI PETIT DRAPEAU | Alce MK Henry


En lieu et place d'une simple pièce d'étoffe flottante, un drapeau est le symbole le plus prestigieux d'un pays. Il est impossible de prétendre aimer un pays sans montrer d'appréciation pour son drapeau. Parlant d'amour, c'est bien Josiane Coeijmans qui a dit: "Si ton cœur était un pays, je m'exilerais, si ton corps était une patrie, j'embrasserais ton drapeau".

J'ai vu des soldats qui se font tuer sur le champ de bataille, à force d'éviter que leur drapeau se fasse profaner par l'ennemi. J’ai vu des porte-drapeaux des corps de bataillons ou d’escadrons qui risquent de se faire casser les bras sous le poids d’une lourde hampe rien que pour éviter que leur drapeau perde de la hauteur. Aimer et défendre son drapeau, c'est valoriser son potentiel de prestige et de fierté, peu importe sa couleur. Ça pourrait être une feuille d'arbre, pourvu qu’elle symbolise au fond des valeurs propres à la mémoire et à l'âme de tout un peuple. Sinon, quelle importance ça aurait de recouvrir le cercueil d'un particulier au moment des funérailles dites nationales si le drapeau est dévalorisé et foulé à pied. Quoi de plus futile et ignare que de mettre le drapeau en benne comme signe de deuil national, s'il est souillé?

Le drapeau haïtien est un puissant symbole de fierté nationale et de son identité comme pionnier de la liberté des peuples noirs. A l'heure qu’il est, le bicolore conçu par la disposition horizontale du Bleu et du Rouge, avec l'armoiries d'Haïti au centre et le slogan, ″L'Union fait la force″ est reconnu officiellement comme drapeau unique de la République. Même si, l'histoire a aussi reconnu le Noir et le Rouge comme des couleurs patriotiques qui ont servi de bannière au pays pendant un moment donné dans notre vie de peuple.
Il est dit que le 18 Mai 1803, lors du congrès regroupant l'ensemble des leaders de la Révolution haïtienne à l'Arcahaie, Jean-Jacques Dessalines arracha du drapeau tricolore français la partie blanche, avant que Catherine Flon ait pris les deux morceaux restants, le bleu et le rouge, et les coudre ensemble. Ce qui symbolise l'union des noirs et des mulâtres. Alors, dites ce que vous voulez, mais ce sont 2 œuvres Dessaliniennes. Ils vont dire que je suis contre le changement du drapeau, par le simple fait de penser que cela est loin d’être porteur de changement dans la vie Socio-économique et Politique du pays. C'est peut-être possible, mais pas sans-façon. De plus, admettons que le drapeau actuel devrait se faire remplacer par un autre, même par terre, il ne devrait pas être sujet de mésestimation. C’est comme une opération (Up and Down), tel un match de foot, où un joueur se fait remplacer dans l’objectif d’une mission de toute représentativité. Ainsi, si l’équipe perd, ça pourrait être la faute du joueur mais pas des couleurs qu’il porte.

En guerre avec un autre pays, le camp adverse ferait sans doute tentative de nous prendre le drapeau, le cracher et le marcher dessus. De même que pour nous, voir flotter notre bicolore dans le périmètre de l'ennemi est un signe de grandeur et de victoire. Entre autre, on a déjà vu des dominicains s’exhibant avec le drapeau haïtien, réduit en retailles sous le fil de leur épée ou en cendres, collé à leur briquet. On a peut-être déjà vu des nôtres qui font pareil avec l’emblème du peuple voisin. Mais, arriver à déshonorer son propre drapeau, c’est plutôt grave.

Notre drapeau est boueux et déchiré, on s'en fou. Il est décoloré et enroulé sur son mât, on s'en fou. Depuis quand est ce qu’on s’est mis debout, ôter son chapeau pour saluer fièrement le drapeau? C'était quand la dernière fois qu’on a hissé le drapeau sur l’exclamation d'une version complète de la Dessalinenne? On s'en fou que dans les bureaux d’État et dans les écoles on ne procède plus à l'hissage du drapeau. Le drapeau est hissé à l’envers ou tête en bas, on s’en contrefout. Le drapeau est replié comme un morceau de cassave ou servi à cirer des chaussures, tel un vieux torchon, on s’en bat les couilles. Disons qu’on a échoué à ce qu’a recommandé Lhérisson, à savoir : Pour le drapeau et pour la patrie, on n’a pas formé nos fils et nos filles. Nous leur avons grandi comme des sauvageons, leur apprenant qu'ils sont l'ennemi d'eux-mêmes. Il est donc normal qu'ils aillent descendre leur propre drapeau et nous font un sujet de raillerie aux yeux du monde. 
On est ceux-là qui ont déjà tout changé, mais qui refusent de changer eux-mêmes. Notre drapeau est victime de souillure et de trahison, et il flotte encore. Il y a des temps où l'on est incapable de compter le nombre de drapeaux flottant sur nos murs. Mais il a su résisté à la jalousie et la possessivité. C'est le drapeau qui ne devrait pas être fier de nous, non l'inverse. A vouloir faire un acte patriotique, l'important ce n’est pas de descendre ou de changer le drapeau, mais le laver et lui donner une raison de flotter fièrement dans notre ciel. Avez-vous dit Révolution? Alors, Vive la Révolution! Mais, s'il faut qu'on soit toujours dépourvu de probité et de civisme, dites-vous donc que notre joli petit drapeau, ce n’est pas ce qui mérite d'être changé.

Tout comme il y en a qui préfère le ″Bleu et Rouge″ justement parce qu’une tunique bleue et un pantalon rouge ont l'air d'aller très bien ensemble le jour du drapeau. Mais, ces genres de choses sont trop somptueux pour être coincés tout simplement dans une complexité de couleurs. Si vrai que, je peux avoir raison d'avancer que le ″Rouge et Noir″ rappellent le sang de nos ancêtres et notre couleur de peau, notre Auto-détermination et notre Patriotisme. Et, vous n'aurez donc pas tort de soutenir que le Bleu représente Liberté, Justice, Paix et Prospérité, et qu'en le mélangeant avec le Rouge, ça donne Noir. C'est le genre de débat qui n’en finit pas, bien qu’il ne faut pas ignorer que le drapeau Rouge donne un certain avantage aux leaders criminels, selon qu'il leur permet d’y essuyer leurs mains sanglantes sans laisser de tâches. 

Qu'importe la couleur du drapeau, qu'il soit Bleu ou qu’il soit Noir, notre amour ne doit pas en dépendre que de ça. Pour citer Paul Claudel (1950): "Il n'y a que deux choses à faire avec un drapeau, le brandir à bout de bras ou le serrer avec passion contre son cœur".  Ou alors faisons ni l'un ni l'autre, changeons le tout simplement, et à la fin de la journée, vous trouverez que cette question valait bien une réponse: "Et L'haïtien dans tout ça?

Le jeune écolier haïtien à qui on a donné plus l’envie de chanter l’alouette patriotique autour de son joli petit drapeau, il est où dans tout ça ?

 

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ALCE M. HENRY

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