Image: Sakapfèt Okap
Dans Osée, il est dit : Mon peuple périt, faute de connaissance. Il y a que ça qui peut expliquer cet incendie dans les rues du Cap dans cette nuit du 14 Décembre. Malheureusement, Haïti est parmi les rares pays, je dirais peut-être même le seul pays au monde qui a vécu au moins une catastrophe tous les mois, de Janvier à Décembre. Ça va tellement vite qu’on n’a pas eu le temps de pleurer nos morts. C’est un pays où les morts sont frustrées autant que les vivants. Ça vaut le coup d’être enfermé dans son cercueil avec 10 plis sur son visage, parce que si dans la tête du défunt il pouvait se passer une idée, il saurait qu’il est mort sans avoir eu le temps de vivre. Il survient toujours un évènement désastreux qui vient si vite qu’on a tendance d’oublier combien horrible était le précédent. En d’autres termes, we definitely can’t catch a break.
Parfois c’est la nature, sinon nous contre nous même, et trop souvent c’est le prix de notre ignorance. Le plus regrettable dans tout ça c’est qu’il s’agit des catastrophes qu’on aurait pu éviter, si la politique nous donnait un peu de temps de penser et planifier notre pays. Dommage, la politique telle qu’on l’a fait est synonyme de tout ce qui est pourriture et de malodorant. Voilà pourquoi du point de vue politique, on a un pays tel un cadavre en décomposition auquel seulement les vautours et les charognards sont intéressées. C’est aussi la raison pour laquelle Okap, les gens dorment chez eux mais ils se retrouvent brulés vifs et meurent de leur laide mort.
Cap-Haïtien, il n’y a pas de traverser dans la paix quand le corps est réduit en charbon après être porté à l’ébullition dans un camion d’essence qui s’explose telle une chaudière d’huile. C’est plutôt une porte d’entrée en enfer quand on a à se battre désespérément contre le feu jusqu’à perdre son souffle. Capois, je suis désolé, pour une énième fois, notre ville s’est embrasée par le feu. On le sait tous, le Cap d’Henry pourra se réduire en cendres et se renaitra à partir de ses cendres. On l’a fait déjà et ceci plusieurs fois, et on peut encore le refaire. Mais sachez le christophiens, la renaissance dans l’ignorance ça n’existe pas. Et c’est bien ce qui me fait peur.
Alce MK Henry
Les Ecrits AMH
