VAUT MIEUX PAS DE CARBURANT POUR HAITI | Alce MK Henry

Un pays qui se trouve confronter à des pannes de carburant chronique, c’est un pays qui se dit ouvertement que : Si le reste du monde en a besoin pour se faire tourner les choses, nous, on en veut pas. Autrement dit, c’est un pays qui ne fonctionne pas. Pourquoi de carburant si on ne travaille pas? Pourquoi de carburant si on s’avance pas? Le carburant ça sert à quoi, lorsqu’on est une vielle machine mise en garage, et avec surtout un moteur écrasé et rouillé? Haïti est une voiture en mode A DEMOLI, déjà désassemblée par ses politicards, ça prend pas de ″Gaz″.

Si c’est pour demeurer dans cette situation d’insécurité routière, sur des routes en terre battue et empierrées, vaut mieux pas de carburant. Ceux qui marchent dessus d'une bourrique n'ont pas besoin de carburant. Ça c'est l’affaire de la République Dominicaine et de la Jamaïque qui nous donnent des années d'écart, mais qui se disent malgré tout être en retard. Quant aux Haïtiens, il vaut mieux ne pas les laisser jouer avec du carburant de peur qu'ils ne se brûlent.

Le monde se fixe des Objectifs Millénaire de Développement (OMD), ça c'est leur affaire. Quant à l’accomplissement des Objectifs de Développement Durable (ODD), on n’en a rien à faire. Ils peuvent parler de leur système de transport en commun à perfection. Le Trans-Aérien, Ferroviaire, Maritime et Terrestre, c'est leur problème. On va nulle part, on promène pour se démerder tout simplement, en vue de rappeler au monde que la première république noire respire encore. D'ailleurs on leur demande pas de nous voir bel ni en santé. On prétend non plus vouloir être enjolivé ni prospère. Rien qu’être toujours fidèle à notre devise national : PITO NOU LÈD NOU LA! Pour des gens qui baladent, un dos d'âne ou la selle d'un vélo nous convie bien. Pour ce qui est de mieux, une moto-taxi ou une camionnette publique est tout ce qu'il nous faut.

Pauvre nous ! On a perdu le vrai sens de la honte.

Alcé M. Henry

Les Ecrits AMH

LE PROBLÈME C’EST PAS QUE LES HAÏTIENS SOIENT EN GUERRE, MAIS EN GUERRE CONTRE QUI? | Alce M. Henry

Pour être un pays frontalier, une terre regorge de ressources, une émeraude jetée dans le bassin caribéen et dont la beauté fait rêver le reste du monde, tout en provoquant la convoitise des néo-conquistadors. Pour être une nation d’une histoire unique. Pour être une terre haute et montagneuse. Pour se faire appeler tout hardiment #Haïti: île magnifique et mystérieuse. Pour avoir dit NON et su mettre fin (à Saint-Domingue) au système #Esclavagiste, #Colonialiste et #Raciste, à une époque où l’humanité n'appréhende pas encore le sens des concepts de #Liberté et #dIndépendance. Pour avoir été ces sans-culottes, ces va-nu-pieds issus de la traite négrière, ces botteurs de cul et fauteurs de troubles à Napoléon. Pour avoir constitué une menace aux colonies (françaises et anglaises ...) de l’heure. 

Dire qu’Haïti est en guerre est la chose la plus simple à laquelle n’importe quel enfant à la maternelle trouverait une explication. On a eu d’ailleurs notre humanité aux travers de la guerre, du feu, et des boulets de canons. En coupant des têtes et en incendiant des maisons. Donc, dire que les haïtiens ont coupé la tête à des gens c’est pas improbable, mais la tête à qui? C’est absolument pas étonnant de dire qu’Haïti s’est mise à feu, mais par qui? C’est surtout pas du déshonneur de reporter qu’Haïti est constamment en guerre, mais contre qui?

A méditer.

Alcé M. Henry
Les Ecrits AMH

LA VIE, CETTE ÉCOLE DÉCISIVE ET BIZARRE | Alce M. Henry

Crédit: Google

On est tous d’accord que la vie est une école, et ça ne s’arrête jamais de donner des leçons, tel un chef dictateur qui donne des ordres, puis point barre ! La question c’est comment tu avances dans cette école? Tes leçons, les as-tu apprises? Quelle importance donnes-tu à tes condisciples ? Les humilies-tu parce qu’ils se présentent avec des uniformes déchirées et des chaussures trouées? Les rabaisses tu parce qu’ils ne peuvent pas payer l’écolage ? Serais tu prêt à partager ta nourriture de récréation avec eux ?

La vie est ce maître qui donne son examen avant même de dispenser le cours. Il te revient comme élève de faire montre ta sagesse et d’apprendre la leçon enseignée. Cette habilité te permettra de traverser en classe supérieure, jusque d’arriver à un moment où tu diras: J’AI ETE A L’ECOLE DE LA VIE, J’AI VECU, J’AI APPRIS ET J’AI REUSSI. Mais tu comprendras que tous on n’a pas le même niveau d’intelligence. Dans cette école, certains sont des surdoués et d’autres sont tout simplement doués. Il y’a aussi des élèves moyens et ceux qui peuvent à peine faire la note demandée, puis malheureusement ceux qui redoublent la classe. Vois-tu en ton collègue et camarade de classe un crétin juste parce qu’il a manqué la note, ou tu serais prêt à lui aider à satisfaire sa reprise d’examen?

Il te faut savoir que les graduations n’amènent pas la fin de l’école, mais le couronnement pour une étape accomplie. Certains vont continuer les études et feront face à des épreuves plus importantes. D’autres trouveront un boulot. Et malheureusement selon la réalité de ton pays, ça ne t’étonnera pas de constater que la majorité de tes amis d’écoles ont fait tous ces efforts rien que pour devenir chômeurs. En effet, serais tu prêt à collaborer avec tes amis et leur aider à supporter leur charges dessus de leur dos ou tu leur ferais avaler de la poussière lorsque tu roules ta voiture de maison? Une chose importante dans cette école c’est que la vie est belle, mais pourvu que ça dure. Ta vie ne dépend de rien qu’un petit souffle tel un poids attaché à un mince fil. Il te faut seulement excéder d’un petit effort pour le voir se casser et te retrouver comme une masse de poussière inanimée. Alors, qu’est-ce qui t’empêcherait de vivre simplement ta vie? Serait-ce ta beauté? Tu as trop d’argent et du matériel ? Qu’est-ce qui t’empêche d’être humain, est-ce ta réputation ou ton rang social trop élevé ?

Penses-y, Kobe Bryant c’est près de 2 mètres de taille, père de famille avec des filles et une femme magnifiques, des voitures, yachts, avions et hélicos privés. Kobe Bryant c’est une célébrité mondiale, un citoyen du monde avec des maisons de luxes, et près d’un milliard de dollars en son actif sans oublier une assurance de vie. Mais il est mort et son corps n’est pas retrouvé pour être enterré. Autrement dit, c’est un immortel qui meurt dans sa laide et tragique mort. Ah oui ! Cette école est trop dure, certains des épreuves sont impossibles, tu dis. Mais c’est un despote, je t’ai averti. A défaut de reprocher tes parents pour t’avoir mis dans cette école, tu peux aussi te réprimander d’avoir choisi d’exister. Rappelles-toi qu’il y’a eu un concours d’admission, et dans le duel des spermatozoïdes tu as été lauréat. Alors, un champion peut-il être découragé? Sans vouloir défendre les règles disciplinaires de l’école, des fois c’est nous qui savons pas comment nous adapter. Nous voulons avoir tout pour mériter le niveau supérieur, alors que nous n’avons pas besoin de tout ça. Juste un peu d’amour et de tolérance et ça suffit.

Ah j’avais oublié de te dire que quelques fois les examens sont décisifs. C’est-à-dire que tu ne t’en sortiras pas vivant toutes les fois. C’est là que le côté paradoxal de cette école est un problème. Et quand ça arrive, tu n’auras pas les résultats du test toi-même, mais ce monde que tu as quitté saura en fonction de tes œuvres si ton histoire peut inspirer d’autres élèves à réussir là où tu as échoué et réussi. Les autres non plus ne sauront pas si tu as réussi ton examen final. C’est le proviseur de l’école lui-même qui les donnera à chacun à la fin de la vie académique. Mais en tombant de ce monde, ceux restant derrière sauront que tu as été un bon élève. Que tu as été un homme bon et une femme de grand cœur.

Sois modeste, vie simplement et avec humanité. Sois un bon élève.

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Alcé M. Henry
Les Écrits AMH

JE DANSERAI PAS UN CARNAVAL MÊLÉ DE CORRUPTION ET DE KIDNAPPING | Alce M. Henry

Si je demande: A QUOI SERT VRAIMENT LE CARNAVAL? Vous me répondrez que c'est, partir à la rencontre de sa bonne humeur et des éclats de rires, où des costumes et des couleurs chatoyantes se mélangent sous un air festif. Vous pourriez peut-être me demander en retour: "Pourquoi moi, je me joigne pas à vous?" D'autres me diront que c'est une fête nationale qui met en valeur l'histoire et la culture du pays. Ils avanceraient sûrement que les défilés, les danses et les déguisements en esclaves et en indiens sont formidables. J'imagine même que vous vous tâcheriez de me parler de sa portée économique à tout le monde vendant toutes sortes de trucs. Vous me présenteriez certainement l'image des gens qui au beau milieu de la foule se sont vu avec leur gilet de "Pap-pa-dap" et de "La-pou-la". D'autres qui dansent avec sur la tête leur petit panier de Papita, de Lambi etc. Si je tombe sur un "Ti blòdè", ce dernier manquerait pas de me conter les jouissances qu'il y trouve, avec bien sûr sa tête pleine de couleurs, me comptant une bien longue liste de meufs qu'il s’envoie en l'air.

Je pourrais peut-être vous redemander: Mais, pourquoi dans l’antérieur, certaines personnes ont l'habitude de se faire une préparation musculaire leur permettant de bien bomber leur poitrine et de bien gonfler leur Ponyèt dans l'objectif d'écrabouiller les sexy-boys? Pourquoi selon eux, il s'agit du moment opportun de régler le compte à l’ennemi. À cela, le delmafia qui marche sans son clan armé se retrouverait dans la merde (lap pran nan zizirit tou wouj). Tenez, ce type-là se fait armer de sa machette ! Le voyez-vous ? C'est quoi ce liquide dans la seringue à injection dans sa main? À quoi sert ce poignard accroché à la ceinture de cet homme? Mais putain, pourquoi a-t-il une arme à feu, est-il de la police? Sans nous engueuler, notre discussion se verrait donc terminer. Navré que vous ne puissiez plus jamais m'inviter à votre fête.

J'en appelle à la franchise, bannissons l'hypocrisie et soyons sincères. Qui, en dehors de toutes appartenances religieuses n'aimerait pas dissoudre ses problèmes, et son stress quotidiens dans de plaisirs si intenses? Quel malade n'aurait pas aimé être guéri sous l'effet d'une thérapie de ce genre? Soyons sérieux messieurs, si pour l'humain la musique est contagieuse; quel haïtien peut se permettre de rester inébranlable tout simplement sous le battement d'un tambour? Azor se réveillerait tout de suite pour m’en donner le nom. Des fois, il est clair qu'on souhaite faire bonne impression, mais on sait au fond de soi que son cœur bat au même rythme que la basse. Il suffit d'un "EYA PAPA" de #RoudyRoodboy et d'une métaphore de #Vwadèzil pour se faire un #Djakout de régal. Me concernant, provenant de la zone Septentrionale, un "GADON DJAZ N'ON PEYI TONÈEE!!!" de maestro Ti blanc suffirait pour me faire jeter dans un #Vibe d'Anbyans et me pousser d’aller KOTE PLEZI A YE. Vous doutez de ma chrétienté, ça c'est sûr, mais à vous maintenant de répondre: "OU PA RENMEN'l VRE?"

 

Tenant compte de ce qu'on a à offrir en termes de couleurs et de chaleurs. Une belle et singulière histoire à chanter (raconter) et une culture à exhiber, je crois qu'Haïti a manqué à sa chance de courtiser le monde avec son carnaval. C'est pas avec un défilé de chars qui s'élancent l'un contre l'autre des propos corrosifs d'une polémique qui ne respecte même pas la vie privée d'autrui qu'on peut rassembler le peuple. Une activité qui à sa tenue fait compter un petit lot de cadavres ne fait pas de publicité pour le pays. Au contraire, ça tue l'image du pays. Quoi de plus ironique que pendant 3 jours, l'on a comme impression de vivre dans le plus beau pays au monde, puis peu après, les mêmes problèmes se réapparaissent. Mettez absent devant mon nom, je danserai pas ce carnaval de corruption et de kidnapping !

Le carnaval où des femmes se libèrent de leurs sous-vêtements pour faire de l'hélico, sous la direction de l'artiste qui crie tout bêtement : KITE PEYI’M MACHE ! Le carnaval où l'artiste lui-même est un esclave à talent qui n'est pas libre de chanter ce qu'il veut, et où il est demandé de complimenter les erreurs de l’administration au pouvoir question de récolter une tête de camion sonorisée. Le carnaval où un ancien président s'est tiré à 4 épingles que sont: sa petite culotte, une paire de chaussette et son mouchoir rose, et se lance tout droit et à plusieurs KE dans le cul de la presse. [Pardon, je répète après mon chef d'Etat. En plus, c'est la spécialité de notre carnaval, non?] Le carnaval où des Sénateurs s’alignent au côté du peuple en bon perdant dans un refrain de BARE YO, même si ça se défilait dans le salon de chez moi, j'en voudrais pas. Et même si on me paierait pour y assister, jamais j’y prendrais part. Le peuple trouvera une bonne raison de faire la fête, après qu’il trouve les voleurs du fond public et qu’il veillerait à leur jeter en tôle.

Je m’insurge contre un carnaval de sauvage qui se fait rien que pour dissiper de l’argent. On ne sait plus où on est. Tout le monde boit, tout le monde fume, on a comme l'impression que tout le monde s'est envoyé en l'air. On recule comme on se bouscule. Tout se mélange, tout se balance, tout se confond. On est blessé, et on s’en rend même pas compte. Les mains en l'air, on avance les yeux fermés en mode: LAGE'M SOU DO MANMAN, comme des fourmis qui se jettent dans du sirop fielleux. Droit devant, il y a un égout à ciel ouvert, mais on s’en fou. Dessus du camion, l'artiste a la tête contre une charge à haute tension, on s'en contrefiche. Du coup, ça fait un gros BOUM ! On est dans le noir. À vrai dire, on est dans la merde. On court comme des fous. Les jambes prises au cou. À droite, il y a la mer. À gauche, une impasse. La voiture policière sécurisant le parcourt, n'a même pas de par brises. On est tellement affreux qu’un masque d'halloween ne ferait pas plus d’effet que notre propre visage.

J'ai déjà vu un carnaval où la logistique a décidé de dresser un mur en tôles en vue de cacher une montagne d'immondices, plutôt que l’enlever. J'ai déjà connu un carnaval où on a décidé de retirer les lampes dessus de la chaussée après le mardi gras. J'ai déjà entendu parler de ce carnaval endeuillé qui a fait plusieurs dizaines de victimes, blessés et tués inclus. Et je souhaite pas vivre un carnaval qui serait forcé de terminer telle une confrontation civile d'une soirée de la purge. Je pourrais peut être voir de bon œil un carnaval du livre. Un carnaval de compétition musicale et artistique au vrai sens du terme. Un carnaval qui prône une certaine valeur morale. Je veux aussi parler d'un carnaval qui convie au pays des profits économiques et touristiques. Mais, un carnaval qui coûte à la nation des centaines de millions, alors que l'éducation n'a pas un sou, sans parler de la santé et de la sécurité publique, j'en veux pas. Un carnaval qui ne pense pas à faire passer un message d'espoir et de charité aux enfants des rues et aux handicapés..., non merci. Merci beaucoup pour le bien.

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Alcé M. Henry

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