Monday, August 17, 2020

Cap-Haïtien, Entre Idéal Régionaliste et Fierté Nationale | Alce M. Henry

 

Cap-Haïtien, est la ville que les amérindiens (premiers habitants de l’île) ont connu sous le nom de Guárico. Avec la colonisation française, les français l’ont appelé Cap-Français avec pour surnom Paris de Saint-Domingue. La colonie dont elle était la capitale. Elle a été également la capitale du Royaume du Nord, sous le nom de Cap-Henry, sous le règne de sa Majesté le Roi Henry Christophe. Avant de s’être reconnue sous l’appellation de Cap-Haïtien ou Okap en 1820, à la mort du souverain. C’est aujourd’hui la ville principale du département du Nord d’Haïti et l’un des centres d’activités les plus actifs du pays, desservant toute la région septentrionale.


La ville fut fondée en 1670 par des aventuriers français menés par Pierre Lelong, lorsque le gouverneur de la colonie des flibustiers français dans l’ile de la Tortue, en l’occurrence l’officier Bertrand d’Ogeron de La Bouëre a ordonné de la prendre. Par cette prise de ce territoire par les français, Guárico se voit changer de nom en Cap-Français.


Vous connaissez la définition qu’un Cap, est une pointe de terre qui s’avance dans la mer. Alors, les français lui ont attribué ce toponyme, en raison que la ville a bien eu cette morphologie spatiale. Elle est située au droit de la pointe Picolet, au pied de la montagne du Haut-du-Cap allant de la plaine du Nord par une saillie rocheuse percée de baies et de trous. Par l’implantation de cette ville, les français ont voulu affirmer leurs ambitions de vouloir instaurer une colonie sur ce territoire des grandes Antilles et parsemé de montagnes. Avant de négocier favorablement la partie occidentale de l’ile en 1697, au moyen du Traité de Ryswick pour être reconnu officiellement par l’Espagne.

Il est important de rappeler que Cap-Haïtien a été la première ville d’Haïti à avoir été fondée. Et après sa fondation, elle a bien tenue son rôle de première ville en étant la capitale de Saint-Domingue et, ensuite d’Haïti pendant un moment donné. Bien que la ville de Hinche a été fondée depuis en 1503, mais il fallait attendre jusqu’en 1794 pour qu’elle soit devenue possession française grâce au génie militaire de Toussaint Louverture. Cap-Haïtien est également la seule ville d’Haïti à avoir desservi un royaume, durant les glorieuses années du Roi batisseur et Empereur Henry 1er.

Elle comporte la plus ancienne cathédrale du pays, la Cathédrale Notre-Dame de l’Assomption, édifiée dès sa fondation en 1670. Depuis 1995, le centre-ville du Cap est classé patrimoine national par rapport aux richesses historiques et architecturales du passé. La place d’Armes du Cap-Haïtien est un lieu de mémoire où a eu lieu plusieurs exécutions des leaders de la révolution haïtienne. C’est le cas de la décapitation publique de Dutty Boukman, et également la condamnation au supplice de la roue d’Ogé et de Chavannes.


L’un des points forts du gouvernement de Dessalines a été sa politique de fortification du pays en vue de préserver l’indépendance. Et là encore, le Cap tient aussi sa force pour avoir réuni une grande quantité de forts, tels que : le Fort Magny, Fort Picolet, Fort Belly, Fort Saint-Joseph, Fort-Saint Michel etc. Après 350 ans d’histoires, les capois n’ont pas changé le nom de la plus grande avenue du centre de la ville. Ils l’ont conservé l’appellation de la ″Rue Espagnole″ en souvenir de la colonisation espagnole de l’espace, après la découverte de l’ile par colomb. Ils ont fait la même chose avec la nomenclature des rues au niveau du centre-ville remontant de l’occupation américaine du pays.

                                     
Okap c’est seulement une heure et demie de la République Dominicaine, par l’entremise de la ville de Dajabón via la route nationale numéro 6. La ville est également ouverte sur l’espace américain et caribéen avec un aéroport international et un port de commerce. Sans oublier le port touristique de Labadie accueillant des bateaux de croisières plusieurs fois par semaines.


Cap-Haïtien ce n’est pas que la capitale historique d’Haïti, mais aussi sa principale ville touristique. Avec ses maisons coloniales, le Cap c’est la preuve vivante du passage des colons français dans le pays. Haïti est un pays connu pour son histoire, et c’est également ce qui fait son attraction touristique. Avec des sites tels que : Vertières, Bois Caïman, l’habitation Breda (lieu de naissance de Toussaint Louverture). Le Parc national historique abritant la Citadelle la Ferrière et le Palais Sans-Souci à Milot, le Fort Dahomey et le Musée Guahaba au Limbé. Sans oublier la ville de Fort-Liberté avec son arc de triomphe et sa fontaine coloniale. Et surtout la ville de la Grande Rivière du Nord conservant l’habitation de Cormier (lieu de naissance de Jean-Jacques Dessalines), et la liste est d’autant plus longe. Ce qui fait que l’histoire et le tourisme, les 2 se donnent rendez-vous dans le Nord.


Si les capois ou les gens du Nord en général se sont vus suivant un profil intellectuel, c’est en fonction d’un héritage légué par des célèbres écrivains de la littérature haïtienne, enfants de cette ville, tels que : Oswald Durand (1840-1906), Jean Demesvar Delorme (1831-1901) et Anténor Firmin (1850-1911). Côté peinture, on ne peut parler de la peinture haïtienne sans mentionner le nom du célèbre peintre haïtien Philomé Obin (1892-1986). A défaut de ne pas se familiariser avec ces noms, il ne suffit que d’entendre parler des 2 orchestres ténors de la musique haïtienne, à savoir Tropicana et Septentrional pour se faire une idée de l’apport du Cap à la culture haïtienne.


Cap-Haïtien est une ville toujours au rendez-vous, voilà pourquoi même du point de vue sportif elle se fait la distinction de la ville ayant l’équipe la plus titrée du championnat national en Haïti (FICA). Et elle compte également l’une des équipes doyennes du football haïtien, avec 90 ans de fondation (l’ASC). Le Cap c’est un véritable musée urbain. Il suffit d’y promener pour voir défiler des maisons avec des écriteaux indiquant le lieu de naissance des grands hommes ayant marqué l’histoire de la terre de Dessalines. Tout ça sur une superficie de 54 km2 en dessous de laquelle est passée la fameuse faille septentrionale. C’est malheureusement le caillou dans la chaussure des kinan’m qui fait leur inconfort. Oh, si seulement tout ça pourrait être rien qu’une idée !


S’il faut parler de fierté, le Cap en est une raison incitant à être fier et à s’enorgueillir même. Mais les capois auraient tort de croire pouvoir s’emparer de toute cette fierté à eux seuls. A part que Christophe a voulu s’octroyer et singulariser cette gloire, elle n’est plus l’affaire de quelqu’un ni d’un petit groupe de gens. La lumière peut peut-être se provenir du Nord, mais c’est dans l’idée de luire tout le monde. Le nom de la ville est bien Cap-Haïtien, alors il s’agit d’une fierté haïtienne parce que le Cap est haïtien.


C’est de vouloir étouffer une lumière que de la fermer dans sa main et dire que : ″ça m’appartient″. Alors qu’en l’a mettant sur un toit, elle pourra éclairer le monde. Haïti est une terre haute, pourquoi ne pas nous mettre sur notre point culminant et faire filer le Kap.

 

Alce M. Henry 

Les Ecrits AMH

Wednesday, August 12, 2020

POUR SES 350 ANS, LA VILLE DE CAP-HAÏTIEN EST TRAITEE EN PARENTS PAUVRES | Alce M. Henry

Il a été connu de tous que l’an 2020 ramènerait le 350ème anniversaire de Cap-Haïtien. Ainsi, depuis la traversée de l’année, le compte à rebours s’était déjà lancé avec pour mission de s’arrêter jusqu’au milieu du mois d’Auguste. 15 Août, le jour de la Notre-Dame. 

Les capois sont plutôt habitués à des célébrations foraines de la patronale de la ville, où les pèlerins du pays et de la diaspora se donnent rendez-vous sur les lieux de pèlerinage, avec surtout la tournée des artistes et des groupes musicaux au niveau de la région. Et si le Coronavirus semblerait avoir eu raison sur les Champêtres Twenty Twenty, voilà ce qui détournerait pas ce rendez-vous des gens du Nord que la pluie ne peut pas gâcher. C’est cette promesse du Président de la république, S.E.M. Jovenel Moise que le Cap ne passerait pas ses 350 ans sans avoir eu l’électrification 24/24.


Par conséquent, le Jour-J est arrivé, et au lieu d’une augmentation du temps d’énergie, la ville se voit plutôt jeter dans l’obscurité la plus complète. La question qui mérite d’être posée c’est : Comment les capois qu’on suppose être si avisés se voient aussi naïfs de croire dans les dires d’un homme dont selon plus d’un, son bonjour n’est pas bonjour ? Comme ça, il n’y aurait pas eu lieu de se sentir si exaspéré et trahi à la fin. Christophe ne serait pas déshonorer et son nom ne serait pas outragé. Mais on comprendra qu’en dépit du fait que quelqu’un n’aurait pas eu de franc-parler, cela semblerait évident qu’un président qui se respecte, d’éprouver un peu d’estime pour ce patrimoine historique que constitue la cité christophienne.


Il faut préciser que le Président de la République n’a pas tenu aucune de ses promesses électorales à l’endroit de la deuxième ville du pays. Les installations de téléphériques qui devraient relier la Citadelle aux côtes de Labadie n’ont toujours pas eu de lancement. Le lycée d’excellence qu’il a promis au département du Nord doit être invisible, comme c’est le cas des stades de football sous l’administration de son prédécesseur de PHTK, sinon cela n’existe nulle part dans le septentrion du pays. 

Le Cap se voyait plutôt avancer vers ses 350 ans en voyant réduire ses vols internationaux via la compagnie aérienne de l’American Airlines. Avec une population de nomades qui n’ont qu’à prier pour que le temps puisse ramener un 15 Août sans précipitation et avec surtout une nuit de pleine lune, pour ne pas que leur pieds tombent dans les égouts que gardent la ville. On veut parler des habitants de Shadda dont on a démoli les maisons, il y’a de cela 2 mois et qui n’ont toujours pas eu d’indemnisation.


La gestion des déchets au niveau de la commune reste également un problème non résolu, et le Cap reste encore cette ville où la tombée de seulement quelques gouttes de pluies peut causer des inondations et engendrer des sinistrés. Côté infrastructures routières, c’est une ville isolée, d’une façon que les pèlerins frapperaient leur mauvais pieds rien qu’à se mettre sur la nationale numero-1 (tronçon de Cap/Gonaïves). 

Parlant de noirceur, il faut rappeler que la centrale électrique de la ville a cessé de fonctionner depuis environ 2 mois avant la patronale. Et en attendant le gros (Weeeey, yo bay li), prévu qui sait, pour la veille du 15 Août peut-être, on se trouve en face d’une ville où les plus fortunés se dépêchent d’en faire une petite installation photovoltaïque. Les autres n’ont qu’à s’éclairer au moyen d’une bougie ou une lampe à Tèt Gridap, pour ce qui est de plus accessible. C’est bien ce qu’a voulu dire le Président, à travers sa politique de l’Eau, des Gens, du Soleil et de la Terre. Mais on a été privé de perspicacité pour lui comprendre. Il nous a proposé le soleil, mais on a attendu être jeté dans le noir pour nous faire recharger nos batteries.


Quelqu’un, on ne sait par quel emmerdement a dû causer la panne du réseau électrique de la ville. Et on ne peut qu’à espérer un bon shipping du colis des pièces de rechanges pour boulonner et remettre en marche les moteurs. Ce qui constitue un autre message adressé aux gens du Nord qui s’accrochent à l’électricité au non-stop. Mais on se demande s’ils ont eu l’amabilité cette fois de comprendre. La centrale électrique sur le boulevard a toujours été là, et l’énergie n’a jamais été stable. Maintenant la seule perspective c’est qu’on l’a raccommode en vue d’éclairer la ville. Va-t-on également augmenter sa puissance ? N’est-ce pas que le gouvernement serait en train de se mettre en mode malfini, à savoir : Li vole li pa jwenn poul, li pran pay.


Le mandat du Maire principal Jean Claude Mondesir touchait à sa fin, mais pas celui du cartel dont Patrick Almonor est recruté en renfort aux côtés d’Esaïe Lefranc et Yvrose Pierre. Membres du cartel précédent, reconduits par arrêté présidentiel en date du 7 Juillet dernier. Ce qui n’a pas empêché au corps municipal de demeurer impuissant au regard du poids de l’administration communale, plus précisément selon ce qu’a été l’attente de plus d’un sur les célébrations des 350 ans.


Il a été clair que la pandémie de Coronavirus viendrait verser de l’eau dans le vin des nèg’anm pour une célébration autrement de leur ville. Mais voilà qui semble servir d’excuses, côté des autorités de justifier l’échec des festivités pour lesquelles ils ont fait tant de propagandes. L’Orchestre Septentrional a déjà offert sa contribution habituelle au moyen d’un concert virtuel donné le 26 Juillet dernier. Et la sortie de la fusée d'or internationale, l’Orchestre Tropicana d’Haïti est prévue pour la soirée du 15 Août. Mais ce sera encore une prestation online pour des gens dépourvus d’électricité.


Cap-Haïtien, est la ville que les amérindiens ont connu sous le nom de Guarico. Avec la colonisation française, les français l’ont appelé Cap-Français avec pour surnom Paris de Saint-Domingue. La colonie dont elle était la capitale. Elle a été également la capitale du Royaume du Nord, avec pour nom Cap-Henry, sous le règne de sa Majesté le Roi Henry Christophe, dont cette même année ramène le 200ème anniversaire de décès (soit le 8 Octobre). Avant de s’être connue sous l’appellation de Cap-Haïtien ou Okap (la ville principale du département du Nord d’Haïti). 

Elle a déjà été détruite plusieurs fois dans le passé. Plus précisément en date du 7 Mai 1842, lorsqu’un tremblement de terre a causé la mort de la moitié de sa population. Les menaces d’une éventuelle catastrophe constituent toujours le cauchemar des Kin’anm. Espérons qu’elle puisse être demeurée ferme, en vue de ne pas causer l’échec d’une génération infructueux qui ne saura pas ce que c’est que reconstituer la gloire d’un héritage éternel.


Souhaitons un joyeux 350ème anniversaire à tous les capois. Espérant que leur telephone ou leur ordinateur soit rechargé pour s’être parvenu du message.


Alce M. Henry
Les Écrits AMH