Wednesday, August 12, 2020

POUR SES 350 ANS, LA VILLE DE CAP-HAÏTIEN EST TRAITEE EN PARENTS PAUVRES | Alce M. Henry

Il a été connu de tous que l’an 2020 ramènerait le 350ème anniversaire de Cap-Haïtien. Ainsi, depuis la traversée de l’année, le compte à rebours s’était déjà lancé avec pour mission de s’arrêter jusqu’au milieu du mois d’Auguste. 15 Août, le jour de la Notre-Dame. 

Les capois sont plutôt habitués à des célébrations foraines de la patronale de la ville, où les pèlerins du pays et de la diaspora se donnent rendez-vous sur les lieux de pèlerinage, avec surtout la tournée des artistes et des groupes musicaux au niveau de la région. Et si le Coronavirus semblerait avoir eu raison sur les Champêtres Twenty Twenty, voilà ce qui détournerait pas ce rendez-vous des gens du Nord que la pluie ne peut pas gâcher. C’est cette promesse du Président de la république, S.E.M. Jovenel Moise que le Cap ne passerait pas ses 350 ans sans avoir eu l’électrification 24/24.


Par conséquent, le Jour-J est arrivé, et au lieu d’une augmentation du temps d’énergie, la ville se voit plutôt jeter dans l’obscurité la plus complète. La question qui mérite d’être posée c’est : Comment les capois qu’on suppose être si avisés se voient aussi naïfs de croire dans les dires d’un homme dont selon plus d’un, son bonjour n’est pas bonjour ? Comme ça, il n’y aurait pas eu lieu de se sentir si exaspéré et trahi à la fin. Christophe ne serait pas déshonorer et son nom ne serait pas outragé. Mais on comprendra qu’en dépit du fait que quelqu’un n’aurait pas eu de franc-parler, cela semblerait évident qu’un président qui se respecte, d’éprouver un peu d’estime pour ce patrimoine historique que constitue la cité christophienne.


Il faut préciser que le Président de la République n’a pas tenu aucune de ses promesses électorales à l’endroit de la deuxième ville du pays. Les installations de téléphériques qui devraient relier la Citadelle aux côtes de Labadie n’ont toujours pas eu de lancement. Le lycée d’excellence qu’il a promis au département du Nord doit être invisible, comme c’est le cas des stades de football sous l’administration de son prédécesseur de PHTK, sinon cela n’existe nulle part dans le septentrion du pays. 

Le Cap se voyait plutôt avancer vers ses 350 ans en voyant réduire ses vols internationaux via la compagnie aérienne de l’American Airlines. Avec une population de nomades qui n’ont qu’à prier pour que le temps puisse ramener un 15 Août sans précipitation et avec surtout une nuit de pleine lune, pour ne pas que leur pieds tombent dans les égouts que gardent la ville. On veut parler des habitants de Shadda dont on a démoli les maisons, il y’a de cela 2 mois et qui n’ont toujours pas eu d’indemnisation.


La gestion des déchets au niveau de la commune reste également un problème non résolu, et le Cap reste encore cette ville où la tombée de seulement quelques gouttes de pluies peut causer des inondations et engendrer des sinistrés. Côté infrastructures routières, c’est une ville isolée, d’une façon que les pèlerins frapperaient leur mauvais pieds rien qu’à se mettre sur la nationale numero-1 (tronçon de Cap/Gonaïves). 

Parlant de noirceur, il faut rappeler que la centrale électrique de la ville a cessé de fonctionner depuis environ 2 mois avant la patronale. Et en attendant le gros (Weeeey, yo bay li), prévu qui sait, pour la veille du 15 Août peut-être, on se trouve en face d’une ville où les plus fortunés se dépêchent d’en faire une petite installation photovoltaïque. Les autres n’ont qu’à s’éclairer au moyen d’une bougie ou une lampe à Tèt Gridap, pour ce qui est de plus accessible. C’est bien ce qu’a voulu dire le Président, à travers sa politique de l’Eau, des Gens, du Soleil et de la Terre. Mais on a été privé de perspicacité pour lui comprendre. Il nous a proposé le soleil, mais on a attendu être jeté dans le noir pour nous faire recharger nos batteries.


Quelqu’un, on ne sait par quel emmerdement a dû causer la panne du réseau électrique de la ville. Et on ne peut qu’à espérer un bon shipping du colis des pièces de rechanges pour boulonner et remettre en marche les moteurs. Ce qui constitue un autre message adressé aux gens du Nord qui s’accrochent à l’électricité au non-stop. Mais on se demande s’ils ont eu l’amabilité cette fois de comprendre. La centrale électrique sur le boulevard a toujours été là, et l’énergie n’a jamais été stable. Maintenant la seule perspective c’est qu’on l’a raccommode en vue d’éclairer la ville. Va-t-on également augmenter sa puissance ? N’est-ce pas que le gouvernement serait en train de se mettre en mode malfini, à savoir : Li vole li pa jwenn poul, li pran pay.


Le mandat du Maire principal Jean Claude Mondesir touchait à sa fin, mais pas celui du cartel dont Patrick Almonor est recruté en renfort aux côtés d’Esaïe Lefranc et Yvrose Pierre. Membres du cartel précédent, reconduits par arrêté présidentiel en date du 7 Juillet dernier. Ce qui n’a pas empêché au corps municipal de demeurer impuissant au regard du poids de l’administration communale, plus précisément selon ce qu’a été l’attente de plus d’un sur les célébrations des 350 ans.


Il a été clair que la pandémie de Coronavirus viendrait verser de l’eau dans le vin des nèg’anm pour une célébration autrement de leur ville. Mais voilà qui semble servir d’excuses, côté des autorités de justifier l’échec des festivités pour lesquelles ils ont fait tant de propagandes. L’Orchestre Septentrional a déjà offert sa contribution habituelle au moyen d’un concert virtuel donné le 26 Juillet dernier. Et la sortie de la fusée d'or internationale, l’Orchestre Tropicana d’Haïti est prévue pour la soirée du 15 Août. Mais ce sera encore une prestation online pour des gens dépourvus d’électricité.


Cap-Haïtien, est la ville que les amérindiens ont connu sous le nom de Guarico. Avec la colonisation française, les français l’ont appelé Cap-Français avec pour surnom Paris de Saint-Domingue. La colonie dont elle était la capitale. Elle a été également la capitale du Royaume du Nord, avec pour nom Cap-Henry, sous le règne de sa Majesté le Roi Henry Christophe, dont cette même année ramène le 200ème anniversaire de décès (soit le 8 Octobre). Avant de s’être connue sous l’appellation de Cap-Haïtien ou Okap (la ville principale du département du Nord d’Haïti). 

Elle a déjà été détruite plusieurs fois dans le passé. Plus précisément en date du 7 Mai 1842, lorsqu’un tremblement de terre a causé la mort de la moitié de sa population. Les menaces d’une éventuelle catastrophe constituent toujours le cauchemar des Kin’anm. Espérons qu’elle puisse être demeurée ferme, en vue de ne pas causer l’échec d’une génération infructueux qui ne saura pas ce que c’est que reconstituer la gloire d’un héritage éternel.


Souhaitons un joyeux 350ème anniversaire à tous les capois. Espérant que leur telephone ou leur ordinateur soit rechargé pour s’être parvenu du message.


Alce M. Henry
Les Écrits AMH

1 comment:

Unknown said...

Mes félicitations mon collègue AMH. Joyeux 350ème mon ami.