Sunday, December 20, 2020

Père Noël Viendrait-il se Faire Kidnapper en Haiti? | Alce M. Henry


 

Mon pays va mal ! Mon pays a cessé de fonctionner ! Mon pays est fermé ″Lock″ ! Alors la Noël elle est où ? Faut-il la chercher dans les profondeurs des immondices qui lugubres nos ruelles ? Dans les nuées de poussière et de pneu qui nous crèvent les yeux et nous empêchent d’insuffler? Ou dans la ritournelle des cartouches qui nous contraint de dormir ?

Comment festoyer dans un pays où plus rien ne marche ? Ne serait-ce une insulte, comment parler de Père Noël à des enfants qui n’ont pas réussi à faire leur rentrée scolaire alors que l’année s’apprête à traverser ? Le nouveau-né haïtien qui s’apprend à se nourrir du riz et de la banane que mange tout adulte, alors qu’il ne sorte même pas encore une dent dans sa gencive ; Ce nourrisson qui est forcé de faire connaissance avec la faim, parce que tout simplement il n’a que 2 moments qu’il goûte aux seins de sa mère, le matin avant qu’elle aille au marché et le soir après le marché, mérite-t-il qu’on lui crache au visage ce mensonge  combien cru dans un pays où tout est mensongère et artificieux ?


Un peuple qui s’est resté debout du 1er Janvier au 31 Décembre à revendiquer ses droits, et qui se doit d’être prêt à encore sacrifier une autre année (2021) pour la cause de sa lutte vers des conditions de vie humaine, comment lui inviter à fêter ? Ces enfants qui ont passé 365 jours à dormir sur les trottoirs et à chercher de quoi manger dans des poubelles, ce père Noël pense-t-il à eux ? Comment souhaiter un Joyeux Noël à la Saline et à Cité de Dieu où déjà des cartouches se mesurent et se vendent à la marmite, pour ensuite se faire cuire et servir au peuple comme un sacré repas d'insécurité? Comment souhaiter la Noël à des sans abris qui mangent leur faim et qui se font kidnapper en plus pour verser une somme qu'ils entendent que lorsqu'ils font de la radio? 

Quand sur les réseaux vous souhaitez la Noël et le nouvel an à tous les enfants du monde, êtes-vous sérieux de vouloir y inclure les enfants de La Fossette, de Shadda, de Grand Ravine et de Cité soleil, etc.? Quand sur les réseaux vous parlez de cadeaux et de jouets, le père Noël viendra-t-il procéder lui-même  à la distribution aux gosses? Et si alors dans le but de se protéger il se tiendrait quelque part et envoyer quelqu'un lui remplacer sur le champ de la distribution, ce quelqu'un n'irait-il pas se jeter dans la gueule des loups (kidnappeurs) qui leur diront que s'ils peut donner des cadeaux aux enfants, il peut aussi leur verser 1 million de dollars comme rançon?
 
Nou tap ri tonton Nwèl



Alce M. Henry
Les Écrits AMH

Monday, November 2, 2020

Haïti, Terre Où l’Avenir est Kidnappé, Battu, Violé et Assassiné | Alce M. Henry

Économie en gabegie, Corruption, Impunité, Chômage, Cherté de la vie, Police fantomatique, Gangs institutionnels, Pays-lock, École cadenassée, Viol, Kidnapping, Évasion de cerveaux, Famine, Sécheresse, Insécurité criante, Politique à la diable, État sans état d’âme, Exécutif mythomane, parlement inopérant et débile, peuple ingénu…, comment dire que MON PAYS VA MAL ?

Connu pour un pays où l’instabilité sévit depuis il y’a longtemps, toutes les conditions pour une insurrection générale sont réunies. On peut donc déjà sentir le gaz chuté dans l’air, auquel il faut éviter qu’un briquet soit allumé trop proche, de peur que ça fasse un gros BOOM !

Haïti, est un corps malade dans tous ses organes. C’est une terre où les jeunes sont soient disant l’avenir, mais où l’avenir se voit tous les jours violer et tuer dans des plus ignobles conditions. On a déjà vu des scènes où un orphelinat se voit partir en feu, avec le corps de plus de 15 enfants retrouvés brulés vifs. Sans oublier des scènes où un doyen de faculté fait rouler sa voiture sur le corps plein de vie d’un étudiant revendicateur. Voilà qu’à présent, on s’est réveillé en retrouvant l’avenir sans vie sur un lot de fatras. En somme, c’est une terre sans avenir, où à 22 ans, on est trop jeune pour bosser et trop vieux pour mourir.

Réduire à elle seule, déjà la jeunesse a trop de problèmes pour elle-même. Donc, que ce soit : le Viol, le Kidnapping, l’Assassinat ou autre, le jeune (écolier/étudiant) haïtien ne mérite pas ça. Comment dire que les étudiants font aussi face aux mêmes problèmes que le reste du pays ? À part bien sûr qu’ils aillent à l’école et leurs parents au marché, pour qu’à la fin de la journée, réaliser que le bout de papier appelé diplôme est la seule différence entre eux et leurs parents.  

C’est un jeune homme qui est condamné à passer sa journée avec un grain de sel sous la langue en vue de donner goût à sa bouche, mais qui par manque d’autres ingrédients est devenue salée. C’est une jeune femme qui vit dans une société où toutes les conditions nécessaires à lui faire une prostituée et vendeuse de sa petite pomme à double tranches se voient réunir. Qui n’a rien dans le ventre mais se bat avec un rêve dans la tête.

Les étudiants sont les premiers croyants de l’Haïti meilleur. Sinon pourquoi étudier dans un pays où les lois sont injustes ? Un pays qui rejette le savoir et fait place à l’ignorance et la médiocrité. Un pays qui choisit ses leaders parmi les plus nuls. Ces jeunes ont compris que les leaders au pouvoir ne leur inspire rien, à part un sentiment d’apatride et de vol. Ainsi, ils se veulent être des modèles pour eux même et pour les jeunots qui leur viennent après. Même si pour ça, plusieurs ont déjà fini comme Johnny (De-Fi).

La vie pour le jeune haïtien dans son propre pays présente tellement de noirceur qu’il est incapable de voir le bout de son nez même au moyen d’une lampe projecteur. Alors qu’une lampe ″Tèt gridap″ alimentée de son sang ou de sa sueur, constitue son outil d’éclairage sur ce champ infernal de la réussite. Trop de rêves qui ne restent que dans la limite de rêve. Nous voici dans un pays où la seule façon de rêver longtemps et grand, c’est de se plonger dans un sommeil profond dans la journée où on se dispose de seulement 24 heures.

Voilà qui ne représente pas de problème pour le jeune haïtien qui se retrouve dans le graté santi, du lever du soleil jusqu’à son couchant, et qui se ferait le luxe de ne jamais se réveiller, n’était-ce la perturbation des moustiques. Ce qu’a bien compris le gouvernement, lorsqu’en réponse à la requête aux jeunes haïtiens qui se réclament de mener une vie de rêve, il arme des bandits pour leur faire avaler des pilules métalliques pour un sommeil perpétré de rêves et où il n’y a point de réveil.

Dans les autres coins du globe, les gouvernements produisent beaucoup trop de nourriture qu’ils aient de bouches à manger. Il y a tellement de boulots que même si on double la population, les places seraient encore vacantes. Le souci premier de ses États c’est l’éducation. Et pour ça, ils arrivent même à rémunérer leurs jeunes pour qu’ils se rendent à l’école, alors que chez nous c’est tout le contraire. On veut y aller, on veut devenir quelqu’un pour soi-même, pour sa famille et pour son pays mais, partout on est dans les fers. Être étudiant haïtien, c’est dire que vous étudiez même si vous n’avez aucune idée d’où vous allez travailler après vos études.

C’est un acte de foi qui vous permet de croire dans un avenir incertain, mais qui ne se révèle pas salvateur pour ce qui est d’épargner votre vie incertaine. Gregory s’est fait tuer derrière les murs d’une université. La loi interdisant le port d’arme au sein de l’espace universitaire, n’a pas empêché à un étudiant d’être tué par balle, à l’intérieur même de l’université. Evelyne s’est fait battre, violer et assassiner après seulement quelques jours de son baccalauréat. Comment dire assez à cette situation trop longtemps perdurée et qui ne semble pas être proche d’un terme ?

En Haïti, avoir une licence fait partie des choses qui se payent cher et précieux. C’est un rang forcé auquel, seulement les batailleurs et fougueux y parviennent. Violer, kidnapper ou assassiner un étudiant, c’est violer, kidnapper et assassiner le pays lui-même. Leurs parents ont déjà été violés lorsqu’ils n’ont pas eu la chance d’aller à l’école. Au moins, ils méritent d’avoir cette chance de voir leurs enfants sortir du fumier et s’asseoir avec les grands du pays et du monde. Ces malheureux aux talons fendus ne savent peut-être pas gribouiller leur nom, mais ont le plein droit d’avoir une place et d’assister dignement au couronnement des hommes et femmes qu’ils ont engendré.

L’avenir est peut-être incertain mais, les TÈT GRIDAP ont aussi le droit d’être allumés.

Alcé M. Henry

Les Écrits AMH


Friday, October 30, 2020

Lapli Vini, Ma Ba w Bonbon!

 


J'ai pas peur de la pluie.

Un vieux proverbe agricole stipule que: Quand vers midi le bruit se fait entendre, la pluie est tout près de descendre. Depuis bientôt l'ensemble des ans de mon existence, sur moi la pluie n'a pas cessé de tomber. Gosse, ados, et le jeune homme que je suis devenu, il ne se passe pas un jour sans une goutte venant de là-haut. Ça tombe pour m’arroser, et pour m’inonder en même temps. Des fois je me suis embrumé, des fois je me suis humecté. Mais, le paradoxe c'est que les gens qui me regardent et peut-être vous qui me lisez, me voient sec comme du Kasav òdinè. C'est normal puisque, le constat bien illusoire dans le fait de se baigner sous la pluie, c'est que personne ne peut voir s’il coule de l’eau dans vos yeux.

Si je pleure vous dites? Je suis de ces auteurs qui ne pleurent pas avec leurs yeux mais avec l’encre de leur plume. Ces archers qui pleurent avec leurs flèches bien lancées sur leur cible. Et de ces gladiateurs qui au beau milieu de l’arène pleurent sabres en main. Mais logiquement vous ne voyez pas, parce que le poisson peut s'être emmerdé à en crever, pourtant, personne ne peut constater s'il est en train de pleurer dans l'eau.

-          Mais Alcé.., vous n’êtes loin d’être le seul sur qui il pleut ?

-     Je sais, et j’en ai non plus la prétention. Mais il se passe que vous êtes loin de constater que la pluie tombe sur tout le monde, mais certains sont mouillés alors que d'autres sont trempés.  

Quelqu'un disait un jour: A naître du mauvais côté, on meurt aussi du mauvais côté. Moi j'en crois pas. Je suis peut-être un bâtard qui n'a pas eu l'aubaine de connaître son père, et qui est né dans les banlieues sales de sa terre natale. Mais comme John Snow, je crois avoir un but. L'apogée ! Toucher la toile bleue. "The sky is the limit".

Je vise là, parce que la pluie ne reste pas au ciel. Même s'il arrive que des fois, le grand vieillard barbu sort sa bite et me pisse dessus. Mais, je continue à viser le ciel par ce que le meilleur arrosage est celui du bon Dieu. En plus, quelqu'un qui vit sous le ciel, comment peut-il se permettre de craindre la pluie ?

Étant un homme de Juillet, j'ai entendu dire que la pluie en Eté c'est rien que du serein qui ne fait pas grande pauvreté. Pourtant, à me croire si vous voulez, il n’y a pas que de la pluie de Février qui vaut jus de fumier, ni de la pluie d'Avril, qui remplit grange et fenil. Mais pour le Semeur que je suis, j’arrive à la conclusion que jamais la pluie au printemps ne passera pour un mauvais temps. Alors, il pleut, et je souris.

Pour le Rêveur que je suis, je sais que s'il ne tombe pas d'eau dans la saison de pluie, il y aura des temps de calamité. Alors, que ces espèces de temps de pluie et de tonnerres soient maintenant. Qu'il pleut à verse ou avec de l'orage, j’envie qu’il pleut.

LAPLI VINI, MA BA’W BONBON !

Je ne vais pas fuir la pluie aujourd'hui pour demain me jeter dans la rivière ni dans l’océan. Je veux à présent qu’il tombe de la pluie pour que je me prépare et que je construise. Car, de même que je vais pas creuser mon puits d'espoir avec de la pluie, je souhaite pas forger les tuiles qui me garantissent de la pluie dans le beau temps. Selon le vieux proverbe agricole : En Juillet le tonnerre sème richesse en terre. Alors, comment cultiver et cueillir ma richesse s’il fait grève de pluie et de tonner. Tant tonne qu'il pleut, je m’en fou. Et s’il pleut en Automne ou en Avril, j’apprête mon baril.  

Après un temps, vient un autre. Après le vent, la pluie et après la pluie mon temps de soleil. Quand le soleil se lèvera, la pluie cessera. Or, croyez-moi donc, ce jour ensoleillé, il est là.
Mon (ma) lecteur (trice) doit savoir que ce n’est pas la faute de la pluie si son toit est coulé et sa ville inondée après seulement la tombée de quelques gouttes. Ceux qui sont pour la réussite sans remue-ménage sont de ces agriculteurs qui veulent la pluie sans orage. Ignorant que le pire orage éclate au moment de la moisson.

 

Alcé M. Henry

Les Ecrits AMH

Tuesday, September 29, 2020

Haïti : Les Salauds Ont Mis Le Feu A Mon Paradis | Alce M. Henry

S’il est vrai que ces paroles traduisent la colère du peuple haïtien face à la normalisation du chaos de l’insécurité qui sévit dans le pays, il faut préciser que ces mots forts sont les propos tirés de la chanson du célèbre artiste africain de la Côte d’Ivoire, Seydou Koné, alias Alpha Blondy. Il n’y a pas d’autres expressions pouvant décrire cette situation de panique et de peur généralisée qui marque le quotidien de l’haïtien sur sa propre terre. Haïti est devenu un pays qui ne fonctionne pas. En guise d’avancement, c’est plutôt une terre de recule avec une économie de dérèglement et de chute, et où la seule chose qui marche est peut-être la surévaluation du dollar au dépend de la gourde.

Le paradis haïtien est devenu un espace de famine, et où de l’eau potable constitue un véritable luxe. L’abaissement du prix du dollar ne fait pas chuter le prix des produits de premières nécessités. C’est un pays où le drapeau semble être la seule chose qui monte et qui descend. Bien qu’à croire au langage de la rue, il y’en a forcément une autre qui monte et descend tous les jours. Mais à cela, il vaut mieux demander à l’académie du Chawa de le nommer.

La terre de Dessalines est devenue un Etat sans état de droit. Un pays sans état d'âme et sans état de vivre. Haïti a Peut-être toujours été un pays avec des gouvernements corrompus, ne garantissant pas les droits de la population à la nourriture, à la santé et à l’éducation, pour ce qui est des plus fondamentaux. Mais la dernière impression qu’on a eu d’elle, c’est qu’en ajoutant à tout cela, c'est un pays qui ne garantit tout simplement pas le droit à la vie à ses citoyens. On est dans une situation où la police demande à ce qu’on lui protège de l’insécurité. La justice de l’injustice, et le gouvernement de la corruption qu’il produit lui-même. La population quant à elle vous dit: Qu’on est en Haïti, mais pour ce qui est de vivre, il faut voir ailleurs. Pour la simple raison qu’en Haïti, on existe mais qu’on ne vit pas.

Ce pays qui allait connaitre sa troisième année de pays lock se voit passer une année de 2020 en majeur partie dans le confinement, dû au coronavirus. Ce qui ne change pas vraiment grande chose lorsqu’on sait que de toute façon, pays lock, il en aurait avec ou sans Covid. La seule différence c’est peut-être le gouvernement qui en tire sa paix, par le fait que la population s’est forcée de se mettre en quarantaine plutôt que de se retrouver dans les rues pour se manifester. Mais si pendant ce temps, le président et ses ministres pouvaient dormir un peu, côté du peuple, on n’a jamais été autant encré dans de la guerre. En guerre contre cette pandémie qui veut nous faire la peau. En guerre contre la famine et contre le blackout. En guerre contre l’insécurité et surtout en guerre contre nous-même.

Après le coronavirus, le monde reconnaitra avoir mis en terre une bonne partie de sa population humaine. Mais il faut tout aussi reconnaitre qu’en Haïti, le virus mortel n’a jamais été Covid, mais celui de la politique qui panique et qui tue à l’instar du virus de Wuhan. Et si le monde peut encore espérer un vaccin, pour ce qui est de se guérir, le cas haïtien est semblable à une situation désespérée, tel un malade comateux à l’approche de sa mort.

Le peuple résilient qui a su rester debout après le séisme de Janvier 2010, pour ensuite tenir tête à l’épidémie de choléra n’a pas succombé au Coronavirus. Pourtant c’est loin d’être le cas par rapport aux associations de malfaiteurs envers qui on ne peut montrer autant de robustesse. Ce qui veut dire que pour nous protéger, ce n’est pas des masques de visage qu’il nous faut, mais des gilets pare-balles et bien sûr, des masques anti-gaz.

Haïti est devenu une terre de prolifération de gangs, et on a même touché au stade de compter chez nous, des enfants soldats enrôlés dans des camps de rebelles. On leur a pris leurs livres et leurs cahiers, en leur invitant de gagner l’avenir au moyen des armes. En leur ôtant leurs stylos et leurs instruments de géométrie, ils seront ces ingénieurs qui traceront le plan de leur maison au moyen des instruments balistiques. Ces planteurs qui pour récolter, feront usage de leurs fusils plutôt que de leurs outils agricoles. Oui, c’est la réalité d’un patient en état de disgrâce. Alors, voulant faire preuve d’un peu de perspicacité, on ferait mieux de rappeler à Toto Bissainthe d’être prête pour chanter et crier, dèy o !

Journalistes pyromanes, politiciens mythomanes, prêtres corrompus et Imams vendus, selon Alpha Blondy, tels sont ceux qui ont incendié sa terre paradisiaque africaine. Une réalité qui semble ne pas être différent par rapport à la façon que s’est organisé le système politique et social auquel la jeunesse haïtienne en a ras-le-bol. Ces gens bêtes et méchants qui ont mis le pays à feu et à sang. On ne le dit pas, mais chez nous, le gouvernement ferme des écoles pour ouvrir des prisons. Lorsqu’un enfant ne peut pas être à l’école pour aspirer à être quelqu’un d’utile à soi-même et à son pays, c’est mettre du feu à son avenir et à ce qui pourra être son paradis demain.

La terre saigne et on dirait même qu’il pleut du sang sur le sol national. C’est un pays où s’il faudrait nationaliser tous les deuils, le drapeau se trouverait constamment en berne. L’insécurité n’est plus une question de Port-au-Prince ou de la zone métropolitaine. C’est désormais généralisée, au point de manquer de respect à une zone, le seul fait de ne pas reconnaitre qu’elle soit en possession d’un petit groupe de bandits. Par conséquent, l’avenir est peut-être là, mais il est impossible de l’apercevoir au travers des fumées de caoutchouc ou des émissions des gaz lacrymogènes. Il est encore plus difficile d’entendre la raison dans une atmosphère perpétrée de bruits de balles.

Les salauds ont mis le feu à mon paradis. C’est le cri des écoliers, des enfants qu’on ne cesse de déclarer être l’avenir du pays, mais qui voient leur avenir partout sauf au pays. C’est un cri de désolation et une volonté de forfait de celui qui vient tout juste de commencer. Sur ce, l’enfant est lui aussi en guerre contre le système éducatif qui, en guise de l’aider dans la préparation de son avenir, veut le lui prendre à tout prix. Voilà pourquoi, leurs parents se manifestent d’un côté et eux, à l’autre en déclarant : vouloir vivre et s’emparer du pain de l’instruction.

Tant vaut l’école, tant vaut la nation dit la maxime. En effet, l’on a des raisons de croire que la société haïtienne contemporaine ne pourrait qu’être le résultat des choix qu’on a fait jadis au niveau de notre système scolaire. Et par rapport à ce que c’est que l’éducation de nos jours dans notre pays, c’est loin d’être une question de pessimisme, mais il vaut mieux nous épargner les idées de l’espoir d’un avenir meilleur si ceux considérant être le lendemain ne sont pas pris en compte et traités en tant que tels.

Haïti est un paradis volé au peuple par les scélérats politiques et partagé avec la bourgeoisie, de manière que la poule ne se glousse pas en lui arrachant les plumes. L’enfer vécu par ce peuple ne signifie pas pour autant la non-existence de cet eldorado. Il est là, habité par les riches et les politiciens qui préfèrent le bruler plutôt que le lui rendre au peuple. Il suffit au peuple libre de retrousser ses manches et se le rapatrier. Il ne peut pas y avoir de paradis au beau milieu d'un enfer. Une oasis, ça existe dans le désert mais pas en enfer. Au peuple libre il revient de choisir entre le paradis pour quelques un ou l’enfer pour tous.



Alce M. Henry
Les Ecrits AMH

Saturday, September 19, 2020

Le Foot a Ses Raisons Que Les Fans Ignorent

 

La sélection haïtienne de football donne l’impression d’une équipe qui est en train de se réconcilier avec ses fans. Mais quelques fois, après une réconciliation, il faut attendre un peu pour voir combien ça peut durer. Mes vieux amis ne m’ont pas parlé des surnoms donnés aux joueurs de la génération des années 70. Pour avoir remporté le championnat des nations de la Concacaf en 1973, et pour être qualifiée pour la phase finale de la coupe du monde de 1974. J’ignore comment on a surnommé Manno Sanon pour son joyau de but lui permettant de mettre fin à l’invincibilité du portier italien (Dino Zoff). Mais j’ai vu les prouesses que font les gens à l’égard de Donald Guerrier aux Cayes. 

J’ai vu les actions d’éclats à l’occasion du retour au bercail de Saba, de Djimmy Bend et Clerveaux. Je ne peux ignorer qu’il y avait toute une différence dans l’accueil. Mais ça m’a aussi permis de voir à quel point ce peuple passionné du foot souhaiterait entendre que le bruit de la venue de ses enfants fasse le même écho. De la différence, il y en avait, mais ça fait d’abord partie des mécontentements éprouvés par les gens pour n’avoir pas eu l’occasion d’aller chercher l’équipe dans son ensemble à l’aéroport.


Au regard du soulèvement instantané et national des supporters à envahir les rues après l’exploit des grenadiers face au Canada (3-2), j’ai affirmé que le football à lui seul est capable d’un profond changement en Haïti. Et pour confirmation, j’ai attendu qu’ils soient sacrés champions. Bah bref, vous connaissez l’histoire du penalty scandaleux mettant fin à ce rêve. L’équipe a été privé de la finale, mais on s’en fou. Pour nous ils sont champions sans le trophée et ils méritent encore mieux. Ils nous ont fait tellement rêver que les filles s’en contrefichent que Nazon soit un homme marié. Il reste malgré tout leur ″Ti diri san pay″. De Brazil et d’Argentine, on est plus fans. Messi et Ronaldo peuvent raccrocher leurs crampons, on a nos propres stars.


Mais attention la terre en Haïti est parfois glissante, et malheureusement les grenadiers semblent oublier d’ôter leurs crampons de leurs pieds avant de fouler le sol. Connaissant le niveau d’émotivité de ce peuple qu’on est, j’ai bien peur qu’ils vont se faire tomber, et fort.


La majorité de nos joueurs ne sont pas nés en Haïti. Donc, ils aiment, jouent et se sacrifient pour Haïti, mais ne connaissent pas vraiment Haïti. Dans ce pays, on vous aime comme on vous déteste. On vous crie VIV à l’aube et, ABA à la tombée de la nuit. Et pour rester amoureux par ce peuple, il faut avant tout rester aux côtés de ce peuple, comprendre et vivre avec ce peuple. Vous arrangez aux côtés de ses ennemis peut faire aussi de vous un ennemi. Et à la fin de la journée, vous vous retrouverez dos à dos contre ceux pour qui vous avez fait couler sueur et sang.


Nazon, Guerrier et Saba se sont pris dans le collimateur de nos leaders arrivistes et trop opportunistes. Naomi Osaka s’était aussi prise dans le même piège. A mon avis, ils ne sont pas conscients de ce qui se passe réellement. Sinon, lorsqu’ils se réalisent qu’ils risquent de s’être forcés d’aller recevoir la prochaine phase du championnat de la ligue des nations ailleurs, et s’être privés de leurs supporters parce que tout simplement en dépit de leurs efforts on ne se dispose pas d’un stade de standard international chez nous, ils crieraient à leur tour : KOT KOB PETRO KARIBE A ?


Entre la politique et le sport il y’a eu toujours une histoire d’amour assez compliquée. Mais la FIFA fait en sorte que la politique reste la politique, et le sport, le sport. Pas de mélange possible. En ce qui nous concerne, je ne crois pas que les joueurs méritent d’être lapidés pour avoir accepté l’invitation du palais national. Ils pourraient décliner ainsi qu’accepter, mais ils n’ont pas décliné. De toute façon, ça ne doit pas engager l’équipe nationale. Se sont que des joueurs tout distinctement, et le capitaine n’y était pas. Bien que l’un des principes du foot selon Zidane c’est, de gagner et de perdre en équipe. L’individualité ça vient après s’il y’a lieu. Tous les footballeurs savent que le ballon, c’est comme une femme, ça aime les caresses, dit Eric Cantona. Les grenadiers doivent savoir qu’en Haïti, le peuple est comme le ballon, il vous supporte et attend que vous supportiez aussi sa cause.


Apres seulement une semaine qu’on espérait qu’ils nous mènent en finale de la coupe d’Or pour la première fois depuis qu’on regarde jouer les grenadiers. Les voilà jeter dans le même sac que nos politicards qui ne laissent jamais rien passer. Mais, méritent-ils un tel traitement ? Est ce qu’on n’est pas quelque part un peu trop méchant dans nos jugements ? A défaut qu’ils refusaient l’invitation, cela n’arrangerait-il pas l’affaire de l’opposition qui ne laisse non plus passer la moindre chose? 

Le football, c’est un peu pas comme la politique. Et en équipe nationale, les supporters et les joueurs ont le même intérêt. Au moins eux, ils nous ont rendu fiers et nous ont fait rêver. Ils nous relèvent la tête, là où la politique l’abaisse. Mais, peut-on comme ça tout ignorer et considérer la situation comme disent toujours les gens dans le monde footballistique : c’est le football, il faut tout oublier et avancer de l’avant ?


Alce M. Henry
Les Ecrits AMH


Monday, August 17, 2020

Cap-Haïtien, Entre Idéal Régionaliste et Fierté Nationale | Alce M. Henry

 

Cap-Haïtien, est la ville que les amérindiens (premiers habitants de l’île) ont connu sous le nom de Guárico. Avec la colonisation française, les français l’ont appelé Cap-Français avec pour surnom Paris de Saint-Domingue. La colonie dont elle était la capitale. Elle a été également la capitale du Royaume du Nord, sous le nom de Cap-Henry, sous le règne de sa Majesté le Roi Henry Christophe. Avant de s’être reconnue sous l’appellation de Cap-Haïtien ou Okap en 1820, à la mort du souverain. C’est aujourd’hui la ville principale du département du Nord d’Haïti et l’un des centres d’activités les plus actifs du pays, desservant toute la région septentrionale.


La ville fut fondée en 1670 par des aventuriers français menés par Pierre Lelong, lorsque le gouverneur de la colonie des flibustiers français dans l’ile de la Tortue, en l’occurrence l’officier Bertrand d’Ogeron de La Bouëre a ordonné de la prendre. Par cette prise de ce territoire par les français, Guárico se voit changer de nom en Cap-Français.


Vous connaissez la définition qu’un Cap, est une pointe de terre qui s’avance dans la mer. Alors, les français lui ont attribué ce toponyme, en raison que la ville a bien eu cette morphologie spatiale. Elle est située au droit de la pointe Picolet, au pied de la montagne du Haut-du-Cap allant de la plaine du Nord par une saillie rocheuse percée de baies et de trous. Par l’implantation de cette ville, les français ont voulu affirmer leurs ambitions de vouloir instaurer une colonie sur ce territoire des grandes Antilles et parsemé de montagnes. Avant de négocier favorablement la partie occidentale de l’ile en 1697, au moyen du Traité de Ryswick pour être reconnu officiellement par l’Espagne.

Il est important de rappeler que Cap-Haïtien a été la première ville d’Haïti à avoir été fondée. Et après sa fondation, elle a bien tenue son rôle de première ville en étant la capitale de Saint-Domingue et, ensuite d’Haïti pendant un moment donné. Bien que la ville de Hinche a été fondée depuis en 1503, mais il fallait attendre jusqu’en 1794 pour qu’elle soit devenue possession française grâce au génie militaire de Toussaint Louverture. Cap-Haïtien est également la seule ville d’Haïti à avoir desservi un royaume, durant les glorieuses années du Roi batisseur et Empereur Henry 1er.

Elle comporte la plus ancienne cathédrale du pays, la Cathédrale Notre-Dame de l’Assomption, édifiée dès sa fondation en 1670. Depuis 1995, le centre-ville du Cap est classé patrimoine national par rapport aux richesses historiques et architecturales du passé. La place d’Armes du Cap-Haïtien est un lieu de mémoire où a eu lieu plusieurs exécutions des leaders de la révolution haïtienne. C’est le cas de la décapitation publique de Dutty Boukman, et également la condamnation au supplice de la roue d’Ogé et de Chavannes.


L’un des points forts du gouvernement de Dessalines a été sa politique de fortification du pays en vue de préserver l’indépendance. Et là encore, le Cap tient aussi sa force pour avoir réuni une grande quantité de forts, tels que : le Fort Magny, Fort Picolet, Fort Belly, Fort Saint-Joseph, Fort-Saint Michel etc. Après 350 ans d’histoires, les capois n’ont pas changé le nom de la plus grande avenue du centre de la ville. Ils l’ont conservé l’appellation de la ″Rue Espagnole″ en souvenir de la colonisation espagnole de l’espace, après la découverte de l’ile par colomb. Ils ont fait la même chose avec la nomenclature des rues au niveau du centre-ville remontant de l’occupation américaine du pays.

                                     
Okap c’est seulement une heure et demie de la République Dominicaine, par l’entremise de la ville de Dajabón via la route nationale numéro 6. La ville est également ouverte sur l’espace américain et caribéen avec un aéroport international et un port de commerce. Sans oublier le port touristique de Labadie accueillant des bateaux de croisières plusieurs fois par semaines.


Cap-Haïtien ce n’est pas que la capitale historique d’Haïti, mais aussi sa principale ville touristique. Avec ses maisons coloniales, le Cap c’est la preuve vivante du passage des colons français dans le pays. Haïti est un pays connu pour son histoire, et c’est également ce qui fait son attraction touristique. Avec des sites tels que : Vertières, Bois Caïman, l’habitation Breda (lieu de naissance de Toussaint Louverture). Le Parc national historique abritant la Citadelle la Ferrière et le Palais Sans-Souci à Milot, le Fort Dahomey et le Musée Guahaba au Limbé. Sans oublier la ville de Fort-Liberté avec son arc de triomphe et sa fontaine coloniale. Et surtout la ville de la Grande Rivière du Nord conservant l’habitation de Cormier (lieu de naissance de Jean-Jacques Dessalines), et la liste est d’autant plus longe. Ce qui fait que l’histoire et le tourisme, les 2 se donnent rendez-vous dans le Nord.


Si les capois ou les gens du Nord en général se sont vus suivant un profil intellectuel, c’est en fonction d’un héritage légué par des célèbres écrivains de la littérature haïtienne, enfants de cette ville, tels que : Oswald Durand (1840-1906), Jean Demesvar Delorme (1831-1901) et Anténor Firmin (1850-1911). Côté peinture, on ne peut parler de la peinture haïtienne sans mentionner le nom du célèbre peintre haïtien Philomé Obin (1892-1986). A défaut de ne pas se familiariser avec ces noms, il ne suffit que d’entendre parler des 2 orchestres ténors de la musique haïtienne, à savoir Tropicana et Septentrional pour se faire une idée de l’apport du Cap à la culture haïtienne.


Cap-Haïtien est une ville toujours au rendez-vous, voilà pourquoi même du point de vue sportif elle se fait la distinction de la ville ayant l’équipe la plus titrée du championnat national en Haïti (FICA). Et elle compte également l’une des équipes doyennes du football haïtien, avec 90 ans de fondation (l’ASC). Le Cap c’est un véritable musée urbain. Il suffit d’y promener pour voir défiler des maisons avec des écriteaux indiquant le lieu de naissance des grands hommes ayant marqué l’histoire de la terre de Dessalines. Tout ça sur une superficie de 54 km2 en dessous de laquelle est passée la fameuse faille septentrionale. C’est malheureusement le caillou dans la chaussure des kinan’m qui fait leur inconfort. Oh, si seulement tout ça pourrait être rien qu’une idée !


S’il faut parler de fierté, le Cap en est une raison incitant à être fier et à s’enorgueillir même. Mais les capois auraient tort de croire pouvoir s’emparer de toute cette fierté à eux seuls. A part que Christophe a voulu s’octroyer et singulariser cette gloire, elle n’est plus l’affaire de quelqu’un ni d’un petit groupe de gens. La lumière peut peut-être se provenir du Nord, mais c’est dans l’idée de luire tout le monde. Le nom de la ville est bien Cap-Haïtien, alors il s’agit d’une fierté haïtienne parce que le Cap est haïtien.


C’est de vouloir étouffer une lumière que de la fermer dans sa main et dire que : ″ça m’appartient″. Alors qu’en l’a mettant sur un toit, elle pourra éclairer le monde. Haïti est une terre haute, pourquoi ne pas nous mettre sur notre point culminant et faire filer le Kap.

 

Alce M. Henry 

Les Ecrits AMH

Wednesday, August 12, 2020

POUR SES 350 ANS, LA VILLE DE CAP-HAÏTIEN EST TRAITEE EN PARENTS PAUVRES | Alce M. Henry

Il a été connu de tous que l’an 2020 ramènerait le 350ème anniversaire de Cap-Haïtien. Ainsi, depuis la traversée de l’année, le compte à rebours s’était déjà lancé avec pour mission de s’arrêter jusqu’au milieu du mois d’Auguste. 15 Août, le jour de la Notre-Dame. 

Les capois sont plutôt habitués à des célébrations foraines de la patronale de la ville, où les pèlerins du pays et de la diaspora se donnent rendez-vous sur les lieux de pèlerinage, avec surtout la tournée des artistes et des groupes musicaux au niveau de la région. Et si le Coronavirus semblerait avoir eu raison sur les Champêtres Twenty Twenty, voilà ce qui détournerait pas ce rendez-vous des gens du Nord que la pluie ne peut pas gâcher. C’est cette promesse du Président de la république, S.E.M. Jovenel Moise que le Cap ne passerait pas ses 350 ans sans avoir eu l’électrification 24/24.


Par conséquent, le Jour-J est arrivé, et au lieu d’une augmentation du temps d’énergie, la ville se voit plutôt jeter dans l’obscurité la plus complète. La question qui mérite d’être posée c’est : Comment les capois qu’on suppose être si avisés se voient aussi naïfs de croire dans les dires d’un homme dont selon plus d’un, son bonjour n’est pas bonjour ? Comme ça, il n’y aurait pas eu lieu de se sentir si exaspéré et trahi à la fin. Christophe ne serait pas déshonorer et son nom ne serait pas outragé. Mais on comprendra qu’en dépit du fait que quelqu’un n’aurait pas eu de franc-parler, cela semblerait évident qu’un président qui se respecte, d’éprouver un peu d’estime pour ce patrimoine historique que constitue la cité christophienne.


Il faut préciser que le Président de la République n’a pas tenu aucune de ses promesses électorales à l’endroit de la deuxième ville du pays. Les installations de téléphériques qui devraient relier la Citadelle aux côtes de Labadie n’ont toujours pas eu de lancement. Le lycée d’excellence qu’il a promis au département du Nord doit être invisible, comme c’est le cas des stades de football sous l’administration de son prédécesseur de PHTK, sinon cela n’existe nulle part dans le septentrion du pays. 

Le Cap se voyait plutôt avancer vers ses 350 ans en voyant réduire ses vols internationaux via la compagnie aérienne de l’American Airlines. Avec une population de nomades qui n’ont qu’à prier pour que le temps puisse ramener un 15 Août sans précipitation et avec surtout une nuit de pleine lune, pour ne pas que leur pieds tombent dans les égouts que gardent la ville. On veut parler des habitants de Shadda dont on a démoli les maisons, il y’a de cela 2 mois et qui n’ont toujours pas eu d’indemnisation.


La gestion des déchets au niveau de la commune reste également un problème non résolu, et le Cap reste encore cette ville où la tombée de seulement quelques gouttes de pluies peut causer des inondations et engendrer des sinistrés. Côté infrastructures routières, c’est une ville isolée, d’une façon que les pèlerins frapperaient leur mauvais pieds rien qu’à se mettre sur la nationale numero-1 (tronçon de Cap/Gonaïves). 

Parlant de noirceur, il faut rappeler que la centrale électrique de la ville a cessé de fonctionner depuis environ 2 mois avant la patronale. Et en attendant le gros (Weeeey, yo bay li), prévu qui sait, pour la veille du 15 Août peut-être, on se trouve en face d’une ville où les plus fortunés se dépêchent d’en faire une petite installation photovoltaïque. Les autres n’ont qu’à s’éclairer au moyen d’une bougie ou une lampe à Tèt Gridap, pour ce qui est de plus accessible. C’est bien ce qu’a voulu dire le Président, à travers sa politique de l’Eau, des Gens, du Soleil et de la Terre. Mais on a été privé de perspicacité pour lui comprendre. Il nous a proposé le soleil, mais on a attendu être jeté dans le noir pour nous faire recharger nos batteries.


Quelqu’un, on ne sait par quel emmerdement a dû causer la panne du réseau électrique de la ville. Et on ne peut qu’à espérer un bon shipping du colis des pièces de rechanges pour boulonner et remettre en marche les moteurs. Ce qui constitue un autre message adressé aux gens du Nord qui s’accrochent à l’électricité au non-stop. Mais on se demande s’ils ont eu l’amabilité cette fois de comprendre. La centrale électrique sur le boulevard a toujours été là, et l’énergie n’a jamais été stable. Maintenant la seule perspective c’est qu’on l’a raccommode en vue d’éclairer la ville. Va-t-on également augmenter sa puissance ? N’est-ce pas que le gouvernement serait en train de se mettre en mode malfini, à savoir : Li vole li pa jwenn poul, li pran pay.


Le mandat du Maire principal Jean Claude Mondesir touchait à sa fin, mais pas celui du cartel dont Patrick Almonor est recruté en renfort aux côtés d’Esaïe Lefranc et Yvrose Pierre. Membres du cartel précédent, reconduits par arrêté présidentiel en date du 7 Juillet dernier. Ce qui n’a pas empêché au corps municipal de demeurer impuissant au regard du poids de l’administration communale, plus précisément selon ce qu’a été l’attente de plus d’un sur les célébrations des 350 ans.


Il a été clair que la pandémie de Coronavirus viendrait verser de l’eau dans le vin des nèg’anm pour une célébration autrement de leur ville. Mais voilà qui semble servir d’excuses, côté des autorités de justifier l’échec des festivités pour lesquelles ils ont fait tant de propagandes. L’Orchestre Septentrional a déjà offert sa contribution habituelle au moyen d’un concert virtuel donné le 26 Juillet dernier. Et la sortie de la fusée d'or internationale, l’Orchestre Tropicana d’Haïti est prévue pour la soirée du 15 Août. Mais ce sera encore une prestation online pour des gens dépourvus d’électricité.


Cap-Haïtien, est la ville que les amérindiens ont connu sous le nom de Guarico. Avec la colonisation française, les français l’ont appelé Cap-Français avec pour surnom Paris de Saint-Domingue. La colonie dont elle était la capitale. Elle a été également la capitale du Royaume du Nord, avec pour nom Cap-Henry, sous le règne de sa Majesté le Roi Henry Christophe, dont cette même année ramène le 200ème anniversaire de décès (soit le 8 Octobre). Avant de s’être connue sous l’appellation de Cap-Haïtien ou Okap (la ville principale du département du Nord d’Haïti). 

Elle a déjà été détruite plusieurs fois dans le passé. Plus précisément en date du 7 Mai 1842, lorsqu’un tremblement de terre a causé la mort de la moitié de sa population. Les menaces d’une éventuelle catastrophe constituent toujours le cauchemar des Kin’anm. Espérons qu’elle puisse être demeurée ferme, en vue de ne pas causer l’échec d’une génération infructueux qui ne saura pas ce que c’est que reconstituer la gloire d’un héritage éternel.


Souhaitons un joyeux 350ème anniversaire à tous les capois. Espérant que leur telephone ou leur ordinateur soit rechargé pour s’être parvenu du message.


Alce M. Henry
Les Écrits AMH