Saturday, March 7, 2020

Pourquoi la Lutte Pour l’Emancipation de la Femme se doit d’être Réorienté? | Alce M. Henry



Suzanne Sanite Belair (1781-1802). Ce nom vous dit-il quelques choses? Son visage a sûrement déjà été maltraité dans les billets de 10 gourdes que souvent vous chiffonnez. Moi cela me dit que malgré l’ancienneté du temps et l’absence des avancées technologiques et scientifiques, Toussaint le leader semblait déjà se faire une compréhension soutenue du concept d’émancipation de la femme. Ce qui veut dire que, si de nos jours nos leaders sont archaïques et médiocres, jadis ils furent update et puissants.
Femme d'exception de par son caractère et sa conviction, elle a été Sergent puis Lieutenant dans l'armée de Toussaint Louverture. Ce qui lui a valu d’être l’une des héroïnes de l'indépendance d'Haïti en 1804. Parlez-moi de la révolte des esclaves et de leur sacre à Vertières, je vous rappellerai que ça a été au prix de l’engagement d’hommes et de femmes qui se sont dévoués pour une cause commune. 
La question maintenant : Combien de jeunes filles et de femmes sont prêtes à s’engager en s’inspirant du modèle de femme qu’a été Madame Suzanne Sanite Belair ?
C’est bizarre que de nos jours, pour pas mal de jeunes filles, leurs fesses ont plus de valeur que leur cerveau. Si dans le temps où ma mère était une jeune créole, il était question de tête bien faite et tête bien pleine, à la mode aujourd’hui fesses bien faites, fesses bien pleines. Pardonnez-moi, ça a l’air de sonner mal. Mais ça fait toujours mal quand on touche du doigt la blessure. Je ne suis pas là pour critiquer le corps de la femme. Je ne serais pas digne d’être appelé homme, si le corps nu d’Eve a fasciné le serpent alors qu’il me révolte. Normalement,  le tabou interdit les caractères religieux, social ou moral d’un fait, mais s’il est sur le point de devenir la norme, la société se doit de se questionner. En plus, n’est-ce pas qu’on parle d’émancipation de la femme? 

Avant de s'octroyer la mort dans son très jeune âge, l'écrivain et penseur autrichien Otto Weininger a eu le temps de dire que: ″Le plus grand et le seul ennemi de l'émancipation de la femme est la femme elle-même″. Si on ne sait pas très bien lire entre les lignes, on dirait qu’il est un misogyne et hostile à la femme émancipée. Pourtant, monsieur se révèle être l’un des plus grands croyants des potentialités féminines. Selon son bouquin Sexe et caractère, le seul livre qu’il a eu le temps de publier et qui lui doit aussi sa popularité, avant de se suicider à 23 ans d'âge.

Mais si émancipation est synonyme de: Liberté, Autonomie et Indépendance pour n’en dire plus, alors il en reste encore un très long chemin à parcourir avant de voir les mains touchées à cette apogée. Cependant, que le chemin soit long ou pas, le problème n’est pas là. Le vrai problème c’est lorsqu’on a l’impression que les femmes d’antan ont une meilleure appréciation  de cette lutte en dépit d'être privées des conforts du monde actuel. 

Féministe convaincue, Hubertine Auclert a su se positionner à l’encontre des codes de Napoléon après la chute du régime. Avec l’initiative de créer sa société de ″Suffrage des Femmes″, elle a donné à la femme française le droit de vote. Cette guerrière n’a pas seulement pris le taureau par les cornes, mais elle les a arrachées lorsqu’elle a brisé une urne à Paris lors des élections municipales en 1908. 

Rosa Parks a été à l'origine du vaste mouvement de boycott des bus par les noirs lorsqu’elle a refusé de céder sa place à un passager blanc dans l’autobus à Montgomery.  Elle s’est restée assise pour se demeurer debout dans le cœur du monde noir. Ce qui  lui convie en retour cette autre place digne dans l’histoire des femmes qui ont marqué leur temps, et lui a valu le titre de la mère du mouvement des droits civiques aux Etats-Unis. 

Mona Eltahawy se fait un nom pour n’avoir jamais cessé de répéter que: "La misogynie tue". La femme musulmane se doit de toujours honorer cette journaliste américano-égyptienne qui a tant milité pour les droits des enfants femelles de l’Islam.

Les filles d’aujourd’hui ont les réseaux sociaux, mais c’est pour baiser le web et se poster en mode handicapée. Imaginer, comment elles feraient d’impact dans ce monde, si Victoria Montou, Marie Brizard, et Simone de Beauvoir avaient connu Twitter, Facebook et Instagram. Parlant de Simone de Beauvoir, madame est connue pour ses lettres, dans lesquelles elle a dit un jour: ″On ne naît pas femme, on le devient″. Mais, est-ce qu’on a pris le temps d’expliquer aux plus jeunes qu’elles ne deviendront pas femme tout simplement en épousant un homme. Ce qui ferait d’elles, femmes de quelqu’un, qui est lui, homme d’Etat et du monde. Si on a appris aux petites filles la cuisine et la lessive rien que pour devenir ces épouses qui plaisent à leurs maris, c’est normal qu’elles résument la vie à ça parce que l’objectif fixé dès le départ n’a été que ça.

Je souhaite dire à Jean-Jean Roosevelt que moi  aussi j’envie de donner le monde aux femmes. Ce monde a besoin d’amour et les femmes savent comment faire. Mais elles doivent réorienter leur lutte d’une façon à prouver que l'humanité est une seule espèce et que par devant la création, les mortels sont égaux. 

La société doit cesser de voir les femmes autour des taches de maison et des responsabilités  maritales. Mais il faut à la femme de savoir d’abord qu’elle a mieux à offrir et de s’imposer en tant que telle. Ce n’est pas se positionner pour l'émancipation, mais de vivre l'émancipation. Commençant dans les églises ou les pasteurs prêchent que la femme a été tirée des côtes de l’homme pour qu’elle lui soit égale, alors qu’ils empêchent aux femmes de monter sur la chaire sacrée. Si les féministes se manifestent pour la protection de la femme, cette lutte doit être réorientée. C’est comme lorsque le peuple souverain se manifeste pour de la nourriture et de l’eau potable. C’est vitale, mais peu visionnaire. 

Naturellement, on protège ce qui fait preuve d’une espèce de faiblesse. Voilà ce qui ressemblerait à ces articles qu’on vous offrent mais dessus desquels il est écrit : Food For The Poor. Ce n’est pas une question de genre, l’homme aussi doit être protégé s’il se sent menacé. On ne se bat pas pour la femme parce qu’elle est faible. Si oui, cette lutte se doit d’être réorientée. Les féministes, le ministère des conditions féminines etc. doivent comprendre cette différence entre le fait de protéger la femme et de faire respecter les droits de la femme.

Alce M. Henry
Les Écrits AMH

3 comments:

Unknown said...

Très beau texte AMH

Unknown said...

Toutes mes félicitations.

Alce M. Henry said...

Merci a vous