Cap-Haïtien : Au regard des observations par rapport à ces activités d’aménagement et de planification de l’espace urbain de la ville, il incombe de parler de ravages de plusieurs quartiers populaires, plutôt que de simples écrasements de maisons. L’idée de démolition de logements présenterait un visage d’une simplicité primaire de la situation. Or, il s’agit bien d’un changement profond qui sans vouloir être immodéré dans l’approche, rappellerait les travaux Haussemanniens. Lorsque le Baron Haussemann aurait à moderniser la ville de Paris sous le second empire au cours de la période de 1853 à 1870.
Sans toutefois parler d’une réalisation qui n’est pas encore, et dont la population capoise semble n’avoir aucune idée du plan, ces actions consistent à transformer totalement une bonne partie de ce qui est de la propriété de la Cité Christophienne, dont la superficie est de 54 km2. Par conséquent, cela amènerait la disparition définitive des zones qui, depuis environ 40 ans ont toujours été ainsi et dont, on ne peut que se rappeler des souvenirs, que ce soit dans la pensée ou au moyen des images permettant de les identifier. C’est le cas des zones, telles que : Shadda-2, la partie du littoral partant de Shadda-1 (Cité Denaud) à l’aéroport du Cap, etc.
Cependant, il faut tout aussi préciser qu’aux côtés
des milliers de sans-abris qu’a causé cette opération de démantèlement, il y en
a également plusieurs centaines de chrétiens de qui on a détruit le temple. C’est
le cas des fidèles de l’Eglise Baptiste de la Nouvelle Jérusalem qui après
seulement 1 an et quelques mois de la mort tragique de leur pasteur, sont
obligés de faire face à cette situation amenant la disparition de leur
tabernacle. On veut parler de ce pasteur de qui on se remémore avoir été retrouvé
sans vie sur le toit de son domicile privé, le matin du mardi 20 Novembre 2018.
L’Eglise Baptiste de la Nouvelle Jérusalem (EBNJ) a
vu son premier service d’adoration, le premier dimanche du mois d’Aout 1983.
Selon la petite histoire, aux côtés du Pasteur Joseph Saintil, ont pris part à
ce service, 7 membres issus du groupe des Joyeuses Servantes, qui fut le
premier groupe chantant de l’église. Le temple à l’époque se trouvait sous une
petite tonnelle à claire-voie et où ils devraient constamment lutter contre la
montée de la mer, en vue de s’octroyer ce coin de terre. Sans oublier cette lutte
acharnée contre la brise de mer en vue d’empêcher au vent d’emporter le petit pavillon
qui était recouvert de feuilles de cocotiers.
Mais ça n’allait pas rester ainsi. La vision et la
perspicacité du leader défunt a permis qu’on a connu l’EBNJ telle qu’elle a été
le jour avant sa destruction. C'est-à-dire, l’image d’une construction inachevée, mais qui en
fonction de son histoire et sa dimension promet de devenir avec le temps, un patrimoine. Selon
le Frère Wedely Pierre Déceus, l’église compte dans son actif plus de 1000
membres baptisés, avec encore une quantité plus importante de croyants. Un
ensemble de chorales, de groupes chantants et d’intercesseurs aux nombres de
25.
Pour les Responsables, l’idée était d’ériger un bâtiment phare au sein de cette zone de pas trop
bonne réputation et dont le rayonnement devrait pouvoir influencer le reste de
la ville. Le plan inaugural devrait présenter un édifice disposant d’une école,
d’un espace de restauration, et où le temple occuperait le niveau supérieur. Ce
plan était beau mais les leaders ont tout de même pensé le réaliser sur un
siège éjectable. Voilà pourquoi, la construction parasismique a beau resté
ferme malgré la colère de l’excavatrice déchainée de tout chambarder sur son
passage. Mais il a quand même fini par perdre la raison et se voit succomber.
L’Eglise de Jérusalem était également le siège d’une
école primaire. C’est cette constante de variable non négligeable composant la
population des élèves du Collège Baptiste de la Paix pour qui la réouverture
des classes est à voir ailleurs. Oui, vous avez bien entendu, le temple de
Jérusalem à Pont-Hyppolite n’est plus! Vous n’y étiez peut-être pas déjà, mais
vous avez surement déjà entendu ce nom dans les annonces de croisades de 40
jours à la radio 4VEH.
Ces bien-aimés se présentent à l’église et n’ont vu
ni le berger, ni le temple. On dirait un enlèvement que l’église entière a raté,
et après quoi il conviendrait d’affronter la grande tribulation de la
reconstruction. Pasteur Thelus Wilson, ancien collaborateur de Pasteur Saintil
et membre du comité pastoral en charge de l’église, a pris soin de ne
pas se positionner sur ce sujet de reconstruction. Mais il a beau préciser que
le temple a été détruit mais pas l’église. Avant d’ajouter que l’EBNJ est une
composante de la Convention Baptiste d’Haïti (CBH). Ce qui voudrait dire que le
comité de l’église semblerait être en attente de la venue en aide de la CBH en
vue de pouvoir attrouper ses membres.
De son côté, le Frère Graveus Estaniel, qui est le Président
de l’école du dimanche a déclaré avoir perdu même les archives de
l’école. A rappeler que l’église a cessé de réunir suite à la décision des
autorités gouvernementales d’empêcher le groupement massif des gens comme méthode
de prévention au Corona virus. Les leaders ont par conséquent créé un groupe
via l’application Whatsapp en vue de favoriser la réunion virtuelle des membres.
Et ce siège abstrait semble à présent être le seul local réel de l’église.
La destruction du temple de Jérusalem, est un
constat amer. Mais certains des membres de l’église devraient se permettre
cette curiosité d’avoir été de ces témoins oculaires à voir tomber les poutres. Pour
ces bien-aimés, cela rappelle le dur moment de la construction, où chacun devrait
donner sa participation d’une manière ou d’une autre. Des femmes qui s’œuvrent
dans la cuisine. Des hommes qui sur leurs épaules apportent des seaux de
bétons. Des écoliers qui en revenant de l’école viennent donner un coup de main
dans la charpente. C’est une véritable machine où même l’enfant qui peut aider
à faire passer les outils est bienvenu.
En effet, voyant chuter l’église, voilà ce qui
semble répondrait à cette question qu’ils se posent depuis bientôt 2 ans, à
savoir : Pourquoi Dieu a-t-il
permis la disparition de son serviteur sans même qu'il ait le temps de procéder à l'inauguration du bâtiment ? La réponse est simple, le natif de Pilate ne pourrait vivre un
tel fait. Ainsi, il faudrait d’abord qu’il soit endormi, comme ça il aurait
l’impression d’être dans un rêve.
Le temple s'est abattu après même que le Pasteur Paul
Saintil, Pasteur accompagnateur du comité pastoral et petit Frère de Pasteur Joseph Saintil ait rassuré ses fidèles, avoir des garanties auprès des autorités qu’une
telle action ne serait envisageable. Ce qui reste à déterminer c’est,
pourquoi a-t-on procédé à la démolition du temple lorsque selon ce dernier cela
semble causer aucun problème aux études topographiques du milieu, liées au
projet. Devrait-on à tout prix détruire l’édifice lorsque cela pourrait rester comme
un patrimoine au niveau de la zone ? Cela voudrait-il dire que l’église de
Jésus-Christ n’a pas sa place au sein d’un espace modernisé ? Aurait-on
ce même comportement à l’égard d’une église catholique ?
L’aspect Indemnisation, est une autre question qui
reste également sans réponse. La seule chose qu’il en faut retenir c’est qu’à
croire au président de l’école dominicale, les pertes pourraient être évaluées jusqu’à 30
millions de gourdes. Côté des dirigeants de la CBH, les locaux de l’auditorium
du Collège Pratique du Nord et de la chapelle Hellen Beatty sont au choix du
comité de l’église. Par conséquent, l’invitation de Pasteur Kesnel Pierre, également
membre du corps pastoral, c’est que les frères et sœurs puissent demeurer fermes dans
la foi en attendant le mot de Dieu, avant d'ajouter:
Pi devan n'a konprann pouki
Pi devan n'a konprann pouki
Alce M. Henry
Les Ecrits AMH
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Que Le Bondieu nous donne de la force, et de nous conduire sur la bonne voie.
Félicitation Alcé.
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